• Share
  • Newsletter

    (Vidéo) Foot: Moussa Sow traduit en justice pour avoir marqué un but hors-jeu

    24 mars 2018 by Logitrans0News

    By Diéry DIALLO François* a perdu 1,5 million d’euros à cause d’un but non valable. Huit ans plus tard, il poursuit le Losc et Moussa Sow en justice. Jusque devant la Cour de cassation… C’était une journée ordinaire en Ligue 1 mais qui paraît loin, très loin de celles que l’on connaît aujourd’hui. Saint-Étienne, emmené par un Dimitri Payet en jambes, s’installait en tête du classement en surclassant Montpellier. Bordeaux, bien aidé par un Yoann Gourcuff titulaire, battait Lyon 2-0. Le PSG faisait match nul à Rennes… Ce 19 septembre 2010, alors que la sixième journée de la saison est sur le point de se terminer, seule une rencontre semble réellement poser problème : Lille-Auxerre. Alors que les deux clubs se neutralisent (0-0), Moussa Sow, l’attaquant du Losc, offre la victoire à son équipe sur un but inscrit à la 89e minute, juste avant la fin de la rencontre. Le tir est manifestement hors jeu, ce dont tout le monde convient, même le joueur, mais l’arbitre de la rencontre, Ruddy Buquet, n’y voit que du feu… La vidéo tournée par un supporteur est là pour immortaliser l’instant. Les images sont floues, le point de vue n’est pas idéal. Mais on voit clairement l’attaquant bien seul dans la surface de réparation et la (petite) foule manifester bruyamment sa joie.Le pactole de 1,5 million d’euros part en fumée Et il en est un à des centaines de kilomètres de là, qui ne partage pas cette euphorie : François, un sympathique retraité auvergnat, vient de voir ses chances de passer ses vieux jours au soleil s’amenuiser considérablement. L’homme, qui avait correctement pronostiqué treize matches sur les quatorze que compte la grille de Loto Foot, aurait dû remporter la mise. Mais Moussa Sow vient de lui voler son butin de la plus vilaine des manières.  » Ce jour-là, je faisais de la randonnée dans le Cantal, se souvient François. On était sur le chemin du retour, avec ma compagne, quand j’ai entendu à la radio qu’il restait cinq minutes à jouer. Jusque-là, j’étais conforté dans mes choix : il y avait match nul. » » En arrivant à la maison, je mets mon PC en route pour voir l’évolution de l’affaire, parce que ça devenait franchement intéressant pour moi, poursuit le parieur. Le système de gains en direct affichait un pactole de 1,5 million d’euros. À 24 secondes de la fin du temps réglementaire, selon le constat d’huissier que j’ai fait établir, Moussa Sow inscrit un but. » Tout s’écroule. D’un naturel plutôt tranquille, l’Auvergnat sent la moutarde lui monter au nez et lit aussitôt un compte rendu sur le site de l’Équipe.  » Le journaliste internet parlait du but de Moussa Sow comme d’un hors-jeu grossier. Je me souviens de l’expression qu’il a employée : Toute honte bue. Je me suis dit que c’était pas un hors-jeu ordinaire. Le lendemain, je m’aperçois que c’était un hors-jeu de deux ou trois mètres ! » s’étrangle le parieur.  » Victoire imméritée » De fait, la presse se déchaîne.  » Hors-jeu flagrant », écrit Le Parisien.  » Victoire inattendue, voire imméritée à Lille », tacle l’Agence France-Presse (AFP).  » Oui, je pense qu’il y a hors-jeu, mais l’essentiel était de gagner ce match », admet, honnête, Gervinho, passeur décisif. À L’Équipe, un journaliste, qui a recueilli les confidences de Moussa Sow à la sortie du terrain, en fait les gros titres de sa page 4 :  » J’étais hors jeu ». Le buteur lui-même reconnaît ses méfaits ! Furibard, Cédric Hengbart, le latéral droit d’Auxerre, ne cache pas sa colère :  » Ce n’est pas comme si ça se jouait à quelques centimètres. Là, ça s’est joué à deux, trois mètres », s’emporte-t-il. Il n’y a guère que Rudi Garcia, l’entraîneur de Lille – il est aujourd’hui à l’OM – pour la jouer profil bas : un  » coup du sort », admet-il du bout des lèvres, lui qui est d’habitude tant enclin à hurler contre les erreurs d’arbitrage… Le Losc peut s’estimer heureux : cette saison, 80 % de ses buts sont inscrits dans le dernier quart d’heure.  » Les aléas du facteur humain » François, lui, n’en reste pas là. L’affaire devient une obsession.  » J’ai réagi tout de suite, confie-t-il. J’ai commencé à écrire des recommandés à la Française des jeux pour m’indigner. J’en ai également envoyé à Michel Seydoux, qui était président du Losc et de la commission marketing de la Ligue de football professionnel (LFP). J’ai fini par recevoir une réponse de la Française des jeux qui a ouvert le parapluie, en disant qu’elle s’en remettait aux résultats transmis par les instances officielles. » Le retraité, féru de philosophie, avait pourtant tout prévu. En plus des revues de football, il avait potassé Thalès de Milet, lequel avait réussi le tour de force, au VIe siècle avant Jésus-Christ, de spéculer sur le marché de l’olive. Anticipant une récolte exceptionnelle grâce à des prévisions météorologiques, le scientifique était devenu riche en acquérant tous les moulins à huile de la région. Pour ses paris sportifs, François avait tenté de s’en inspirer :  » J’ai essayé de recenser les paramètres influençant les résultats d’une journée de championnat pour viser un résultat tangible. Cependant, si Thalès spéculait sur des éléments naturels, je me suis aperçu que les aléas du facteur humain sont difficilement transposables… » L’arbitre ?  » Il m’a marqué, celui-là ! » Les mois passent, mais la petite musique de l’injustice sonne toujours aux oreilles du retraité. Un jour, alors qu’il tombe sur un article faisant état d’un scandale dans le monde des paris dans l’univers du football, il raconte pour la première fois l’histoire à un ami avocat. Qui l’oriente vers un autre, spécialisé en droit du sport, lequel lui conseille de porter l’affaire en justice. Le 18 mars 2014, il passe à l’action : il assigne le Losc et son buteur, Moussa Sow, à lui payer la somme de 1,5 million d’euros qui correspond, selon lui, au  » gain manqué ». François décide de ne pas assigner l’arbitre, Ruddy Buquet, même s’il reconnaît l’avoir  » maudit un moment ».  » Il m’a marqué, celui-là ! » s’exclame-t-il, le sourire jaune. Les raisons sont surtout juridiques :  » On ne peut pas le poursuivre pour une absence de décision. Il n’a pas vu la faute. Ça peut arriver. » Contre Moussa Sow et le Losc, le parieur invoque donc l’article 1382 du Code civil (aujourd’hui 1240) :  » Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. » En clair, Moussa Snow lui doit réparation…  » Pas de volonté de tricherie », selon le tribunal Mais le tribunal de grande instance (TGI) de Clermont-Ferrand ne suit pas, estimant qu’il n’y a pas eu, de la part de Moussa Sow, de  » volonté de tricherie ». La rapidité du jeu offensif, ajoutent les magistrats, oblige un attaquant à réagir immédiatement dès qu’il reçoit le ballon. Un buteur  » ne dispose pas du temps nécessaire » pour apprécier le hors-jeu, veulent-ils croire. À la lecture de ces arguments François s’enflamme. Le retraité fait appel, estimant qu’on voit parfaitement, sur la vidéo de la rencontre, que Moussa Sow suit l’action depuis ses débuts, du centre d’Obraniak jusqu’à la remise de Gervinho. Et qu’il savait donc parfaitement qu’il était en position de hors-jeu… Las ! La cour d’appel de Riom lui donne tort, à nouveau, en avril 2017. Les magistrats estiment que la  » parfaite loyauté de l’affrontement sportif » n’est pas remise en cause et justifient une nouvelle fois leur décision par la  » rapidité » du jeu offensif. Une affaire qui divise les juristes Dans les milieux judiciaires, l’affaire intéresse et les spécialistes se déchirent. Un professeur de droit privé à l’université Clermont-Auvergne, Jean-François Riffard, la commente même dans La Semaine juridique, une revue spécialisée. Pour lui, la  » violation grave et délibérée des règles du jeu » alléguée par François ne peut trouver son origine dans une simple transgression des règles comme le hors-jeu. Il se range donc à l’argumentaire de la cour d’appel. Mais ce qui n’est pas l’opinion de plusieurs juristes qui ont eu le dossier en main. Après avoir recueilli divers avis, le retraité, qui a engagé plusieurs milliers d’euros pour sa défense, a décidé d’aller devant la Cour de cassation pour faire valoir ses droits. Celle-ci doit rendre sa décision dans les prochains mois. Contactée par Le Point, l’avocate du Losc n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations. Devant la cour d’appel, le club avait mis en garde les juges sur le risque encouru par les clubs sportifs si on en venait à admettre la responsabilité d’un club à l’égard du parieur du fait de la seule faute de jeu :  » C’est l’ensemble du système des paris sportifs (et en amont celui des compétitions sportives) qui serait remis en cause. » François, lui, n’a plus rien à perdre :  » J’ai laissé un million et demi sur la touche ! » * Le prénom a été modifié lepoint.fr L’article (Vidéo) Foot: Moussa Sow traduit en justice pour avoir marqué un but hors-jeu est apparu en premier sur Senego.com – Toute l’actualité sénégalaise, toute l’actu du jour.
    Share

    Leave a Reply

    Your email address will not be published. Required fields are marked *

    Veuillez entrer le résultat : * Le temps imparti est dépassé. Merci de saisir de nouveau le CAPTCHA.

    A propos de nous

    Logitrans est une société spécialisée dans le transport de marchandise (tout type de biens, colis, voitures, camions, conteneurs) par conteneurs à destination de l’Afrique.

    Contact

    Logitrans
    9 avenue Michelet
    93400 Saint-Ouen
    France

    Appelez nous
    +221 78 190 31 31
    +33 6 95 39 89 85