By Babou Touré – Correspondant à Kaolack La décision du chef de l’Etat, Macky Sall, d’interdire la mendicité des enfants dans les rues du Sénégal n’a pas fait que des heureux. Dans la capitale du Saloum, c’est le président de l’association des maîtres coraniques, Serigne Mouhamadou Lamine Fall, qui s’est collé à la périlleuse mission de dénoncer l’interdiction entrée en vigueur juste après son annonce prenant tout le monde à court.Serigne Mouhamadou Lamine Fall a la dent dure contre Macky Sall. Il l’a fait savoir au correspondant de Senenews à Kaolack. A l’origine de sa colère, se trouve la surprenante décision du président de la République d’enlever tous les enfants à la rue. Ne pouvant pas tolérer le manque à gagner que représente pour eux l’arrêt de la mendicité à laquelle ils soumettaient leurs élèves-talibés, les maitres coraniques ont rué dans les brancards et promette de faire face à l’Etat. Selon leur représentant,  » la décision du chef de l’Etat a été faite de façon unilatérale, sans consultation ni débat. Alors que le gouvernement avait promis de les impliquer dans toutes les décisions les concernant, les voila mis devant le fait accompli. Pour lui, mettre en application cette mesure gouvernementale serait mettre la charrue avant les boeufs. Dénonçant la manière cavalière de faire des tenants du pouvoir, le président de l’association des maitres coraniques a déclaré continuer à envoyer ses taillés mendier dans la ville. Pour lui,  » seuls les gares routières et les marchés leur sont interdits » . Et puisqu’ils peuvent pas rester sans manger et que l’etait semble oublier cette réalité, ses taillés iront mendier ailleurs pour se nourrir. Poursuivant sa plaidoirie, Mouhamadou Lamine Fall a déclaré que  » si l’état avait injecté des millliards dans les écoles coraniques, la mendicité serait éradiquée. C’est pas de gaieté de coeur que nous envoyons les enfants dans la rue. Il a, en outre, insisté sur l’utilité des écoles coraniques. Afin que nul ne l’ignore, le porte parole des maitres coraniques a rappelé que  » quand les dirigeants de ce pays ont des problèmes, ce sont les produits de ces écoles qui les solutionnent. Il fait nettement allusion faisant allusion à la crise scolaire qui a trouvé son épilogue grâce à la médiation des chefs religieux de Touba et Tivaoune, pures produits de ces écoles coraniques. Prenant le contre pied des maîtres coraniques, Mansour Sow coordonnateur régional de ENDA /Jeunesse Action a quant à lui affirmé que  » ce qui se fait avec ses gamins est inacceptable. Poursuivant son constat, il a affirmé que  » à Kaolack, on rencontre des gamins en pleine nuit au centre ville. Certains passent la nuit dans ces lieux avec les dangers quels encourent: comme la pédophilie et le sacrifice humain qui sont monnaie courante dans notre pays » . Cependant, M. Sow pense que rien ne doit opposer les maitres coraniques à l’Etat. Il a, en outre, conseillé les tenants du pouvoir à augmenter les maîtres d’arabes dans les écoles classiques. Pour lui,  » le système franco-arabe est une des réponses à la mendicité » . Dans tous les cas à Kaolack, la pilule de l’interdiction de la mendicité est dure à avaler pour les maîtres coraniques. Révoltés par cet de souveraineté posé par le gouvernement, ils ont déclaré qu’ils n’hésiteront pas à descendre dans la rue pour se faire entendre. A les en croire,  » ce même Etat qui fait de la mendicité internationale et dépense tout cet argent dans le luxe comme des véhicules et des climatiseurs est mal placé pour leur donner des leçons de civisme.