By Fatou Sakho SENENEWS.COM-  » C’est dans cette décharge que je gagne mon pain depuis tout petit ». ces propos sont d’un enfant de …7 ans du nom de Ibou. Loin de l’affection d’une maman ou d’un papa, nombreux sont des enfants comme lui qui tentent l’aventure à Mbebeuss. Ces petits bouts de bois de Dieu à leur âge font déjà un travail que même un adulte ne saurait accomplir. A l’heure où une maman tire le drap à son enfant pour le protéger du froid, Ibou lui, dès les premières heures de la matinée, attend de pied ferme à Mbebeuss la première voiture qui viendra décharger. Venu de la Guinée pour apprendre le coran, le petit Ibou a trouvé refuge dans cette bombe écologique. Le jeune homme a son client à lui avec qui il fait la troc de sa  » marchandise ». Vêtu d’un manteau qui laisse apparaître une petite culotte dépassant à peine ses genoux noircis par les déchets, Mamadou est aussi un petit récupérateur.  » Tous mes habits viennent de cette décharge », a-t-il informé. Sous une poussière aveuglante, le jeune Mamadou met une petite casquette pour se protéger des gommes de sable que rejette le vent. A côté des bonhommes récupérateurs se trouve une petite fille. Oumy a été initiée dans ce métier par sa maman depuis toute petite.  » Je n’ai jamais connu une vie autre que cette décharge, et je rêve de sortir un jour de cet Univers de déchets ». C’est dans une odeur nauséabonde qu’une marée humaine s’active pour gagner son pain. Hommes, femmes, garçons, filles bref, tout genre de tout âge confondu, à Mbebeusse on y retrouve tout. A l’heure de la décharge, les récupérateurs affluent vers les fourgonnettes qui rentrent à peine dans le site. On dirait des vautours autour de leur repas. Mbebeuss, plus grand dépotoir d’ordure connu à Dakar est une localité qui a donné son nom à la célèbre décharge. Un quartier où les gens vivent en société. On y retrouve un district sanitaire, et on y développe également des activités commerciales. A l’entrée du site, une agglomération de petites cantines à l’intérieur desquelles se font entendre des voix attirent notre attention. Nous nous approchons d’un conducteur de camionnette de décharge pour savoir qu’est-ce qui se fait dans ces cantines à la propreté douteuse. Celui-ci nous apprend qu’il s’agit bien des restaurants. Quand les récupérateurs s’activent dans leurs tâches, d’autres errent au beau milieu de la foule pour écouler leur marchandise. Un plat de banane sur la tête et une petite bassine contenant des sachets d’eau, cette dame a fait de la décharge de Mbebeuss son point de vente. Pas tout à fait habillée comme les récupérateurs, mais son port vestimentaire s’adapte bien à l’environnement. Il est vrai que nous vivons dans une société où les enfants sont partout et font presque tout, mais des mesures coercitives doivent être prises pour extraire ces enfants récupérateurs de cette décharge de Mbebeuss. En tout cas tel est leur souhait et leur rêve. Mais comment et par où passer et que faire après pour survivre sont les principaux soucis de ces innocents qui ont conscience que leur santé, leur jeunesse ou même leur vie sont hypothéquée.