By Fatou Sakho SENENEWS.COM- Au Sénégal la crise scolaire est loin de connaitre son épilogue. Les innombrables syndicats d’enseignants ont déterré la hache de guerre juste après un mois et demi de cours. Le Grand Cadre des syndicats d’enseignants compte entamer dès demain 21 novembre sa nouvelle plateforme de revendication. A quand la stabilité dans le système éducatif sénégalaise? En tout cas Mamadou Lamine Dianté et compagnies semblent faire du métier noble une arme de guerre. En raison de leur agissement l’on pourrait se faire l’idée d’une instrumentalisation et une politisation de l’éducation des enfants. Est-ce une lutte pour de meilleures conditions ou une lutte pour une accession au gouvernement qui ne dit pas son nom? De nos jours, au Sénégal l’on assiste à un système éducatif où aller en grève est devenu la règle et faire les cours est l’exception. Il est vrai que tout corps, tout secteur, a droit à de meilleures conditions dans son environnement de travail mais les tenants de l’éducation semblent ne pas prendre en considération l’avenir des enfants. Et pourtant l’Etat a fait un grand pas dans le budget alloué à l’enseignement selon L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). L’édition 2010 qui a été publiée rappelle que le gouvernement sénégalais a consacré, ces dernières années, 40% de son budget national de fonctionnement à l’éducation. Ainsi, pour une enveloppe de 1489, 8 milliards de dépenses publiques, l’État a consacré 319, 8 milliards à l’éducation, soit 21,5%. Il apparaît que l’enseignement primaire est resté la priorité de l’État puisqu’il a absorbé 41,9% du budget alloué au secteur. L’enseignement supérieur, avec 19,9% est venu en seconde position. Alors que le secondaire général et le moyen ont respectivement consommé 12,6% et 11,3% de ce budget. Il faut souligner que la formation professionnelle et technique n’a bénéficié que de 9,1% des ressources consommées par le secteur. Cependant, force est de constater que le secteur vit en 2012 une crise multidimensionnelle et multiforme dont les causes sont à lire dans ce rapport de 2010. Cependant force est de reconnaître qu’il est difficile d’appréhender la politique de l’Etat du secteur éducatif. Il y’a seulement deux jours, le premier ministre Mouhammed Boun Abdalha Dionne a annoncé la suspension du concours des élèves inspecteurs à cause d’un  » manque d’argent » Une attitude purement paradoxale si l’on sait que, pas plus tard qu’hier le ministre de la pèche Oumar Guèye était en tournée chez les familles des victimes de la bousculade de Mouna. Une tournée très fructueuse car, partout sur son passage des enveloppes de millions coulaient à flot. Des familles qui auraient même oublié la perte de leurs proches. En tout cas ce n’est pas les membres de la famille de la défunte Fatou Mbengue de la Médina qui diront le contraire. Pour une somme de deux millions la famille s’est donnée en spectacle inédit en la présence du ministre. Une scène où les coups de poing, insultes ou coups de griffes n’ont pas manqué au rendez-vous.