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    Edito- D’où viennent les millions offerts aux victimes de Mina? (par Karfa Diallo)

    1 janvier 1970 by Logitrans0News

    By Yenn Gni SENENEWS.COM- Sans que la lumière ne soit encore faite sur le drame du pèlerinage à la Mecque 2015, les millions  » offerts par le Chef de l’Etat sénégalais entretiennent la confusion. S’il y a un domaine dans lequel, le nouveau régime du président Macky Sall ne semble opérer aucune rupture, c’est bien sur celui du clientélisme et de l’opacité dans la gestion des affaires et des finances publiques. Il ne se passe pas une semaine sans que la presse ne relaie l’initiative  » heureuse d’un ministre ou responsable étatique qui aurait décidé d’offrir de l’argent et des biens à certaines catégories de sénégalais. Que ce soit à l’occasion des fêtes religieuses, des soirées dansantes ou mondaines, les responsables du pouvoir ont pris l’habitude de se promener dans les quartiers du Sénégal avec des valises pleines de billets ou des camions remplis à ras bord de moutons, de bœufs ou de sacs de riz distribués à des populations dont l’indigence voile la capacité critique. C’est ainsi qu’en 24h d’intervalle, l’Etat s’est encore illustré dans cette tradition nébuleuse inaugurée sous l’ancien président Abdou Diouf, intensifiée sous Abdoulaye Wade et reprise comme si de rien n’était par le régime actuel d’un président dont l’ambition de rupture n’a jamais été aussi contredite dans les faits. Qu’on en juge ! Pour le Magal de Touba, la déléguée générale à la protection sociale et à la solidarité, Anta Sarr, a annoncé, hier, un aide en riz et autres denrées alimentaires à plus de 3 000 familles de la commune de Touba. Sans qu’on ne soit en mesure de déterminer s’il s’agit d’une subvention de l’Etat ou d’un don personnel sur les propres deniers de la déléguée générale. Dans la même soirée une famille sénégalaise, ayant perdue un membre lors du récent drame du pèlerinage de la Mecque, se déchirait devant deux ministres venus présenter les condoléances du chef de l’Etat  » qui a donné des instructions en nous remettant pour chaque famille une enveloppe » de 2 000 000 de francs,  » pour que cette participation puisse être considérée comme un signe d’humanité, un signe de fraternité, mais également un signe de responsabilité…. Le drame de Mina, qui a coûté au Sénégal plus de 60 morts, a, en effet, fortement ému les sénégalais qui sont nombreux à réclamer la lumière sur les raisons de cette tragédie et à exiger de l’Arabie Saoudite des comptes devant la justice. Les problèmes d’organisation et de sécurité récurrents du pèlerinage commençant à développer une juste méfiance et des exigences accrues de nombreux pays frappés par cette dramatique histoire. L’Arabie Saoudite aurait -t-elle décidé d’une indemnisation des victimes ? Existerait-il un fonds d’indemnisation et de soutien des victimes de catastrophes au Sénégal? C’est du reste cette dernière affaire qui alerte nombre d’observateurs ahuris qu’un drame aussi terrible, dont l’enquête n’a pas encore révélé les tenants, soit traité avec autant de légèreté comme une vulgaire entreprise clientéliste. Cette monétisation de l’émotion, de la souffrance voire des attentes des populations, même si on admet qu’elle puisse partir d’une bonne intention, se pratique dans l’opacité la plus totale. Et qui plus est avec des déplacements inutiles de ministres et de responsables dans les quartiers et foyers touchés. Exposant ainsi les familles des victimes à une curiosité voire un voyeurisme public et médiatique dont elles se passeraient volontiers. Ce d’autant plus qu’une commission du pèlerinage ainsi qu’un comité de crise existent et auraient pu convoquer dans la confidentialité ces familles. Enrobés derrière une anthropologie du don qui puise dans la longue histoire de nos sociétés fêtardes et nécessiteuses ou dans le fait du prince  » khalissou bour, ces faveurs et services choqueraient moins s’ils n’étaient présentés comme étant le fruit de la générosité de responsables étatiques pourtant soumis aux obligations financières devant régir tout gestionnaire public. Les grands principes de la bonne gouvernance voudraient qu’il y ait une traçabilité précise de ces mouvements de fonds. S’il s’agit d’argent public, le confier à des organes administratifs qui déterminent des critères et procédures d’attribution, d’évaluation et de contrôle connus de tous. La réussite de la politique de traque des biens mal acquis lancée par le président sénégalais dépendra de la capacité à sortir des logiques clientélistes qui piègent le fonctionnement de notre Etat. Une refonte totale de notre rapport à l’argent dans les divers domaines (politique, social et économique) est une nécessité si nous voulons mettre fin aux scandales judiciaires qui frappent de plus en plus des personnalités sénégalaises connues pour leur fracassante générosité dont nul ne s’interrogeait des origines et de la légalité tant qu’elle nous profitait. Le développement voire l’émergence est au prix de la transparence. Et celle-ci passe par des règles, procédures et organes qui anticipent et organisent les mesures exceptionnelles à prendre lors d’événements ou de catastrophes tragiques. KSD
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