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    Entretien du week-end- Mélaine PODA, « l’ambassadeur » de la Centrafrique en Aquitaine

    1 janvier 1970 by Logitrans0News

    By Yenn Gni SENENEWS- Hissé au sommet des Pyrénées, l’architecte est l’une des principales voix de la communauté africaine en Aquitaine. Mélaine Poda, vous vivez en Aquitaine depuis de nombreuses années, pouvez-vous revenir sur votre cursus et vos expériences ? MP. J’habite la région aquitaine depuis novembre 2004, année de mon arrivée en France après 6 années passées à Lomé au Togo pour suivre la formation en Architecture et à l’Urbanisme dans l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme(EAMAU). Grâce à la bourse de mobilité internationale de l’agence Universitaire de la Francophonie(AUF), j’ai pu m’inscrire pour des études supérieures à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour(UPPA). Dans un premier temps, j’ai suivi un cycle de Master 2 Recherche en Société Aménagement et Territoire puis j’ai soutenu une thèse de doctorat en Géographie et Aménagement du Territoire depuis juin 2011. En termes d’expériences, j’ai bénéficié de deux années(2009 & 2010) dans l’enseignement à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour(UPPA) en tant qu’Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche(ATER) puis depuis septembre 2011, je suis responsable d’un bureau d’étude et de conseil spécialisé dans l’innovation en matière de construction et d’aménagement du territoire intégrant les enjeux du développement durable (Cabinet MP2A aquitaine). Je propose mes services pour l’amélioration de l’habitat et les économies d’énergies, aménagement et urbanisme durable et la question d’accessibilité dans les établissements recevant du public(ERP). Mr Poda, vous êtes un des centrafricains les plus actifs dans le milieu associatif en Aquitaine, pouvez-vous nous expliquer les raisons de cet engagement? MP. Depuis 2009 en étant encore étudiant et fréquentant les différentes communautés présentes en aquitaine mais aussi en m’impliquant dans la culture française, j’ai pris conscience d’une des valeurs que véhicule la société française : Celle de la solidarité. Cette prise de conscience m’a poussé a initié la création de l’association Bêafrika (Solidarité Internationale) avec des amis de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour(UPPA) et des amis proches sur la commune de Billère pour aider la Centrafrique et donner la possibilité à mes compatriotes Centrafricains d’en faire autant que moi. Les raisons qui m’ont poussé à m’engager sont de trois ordres : Faire connaitre la République Centrafricaine peu encore connue à l’époque dans la Région Aquitaine. Apporter ma contribution au développement de la Centrafrique, un pays enclavé et aux proies à des crises socio-politiques récurrentes. Et je pense que la crise qu’a traversé la Centrafrique depuis la fin de l’année 2012 jusqu’aujourd’hui nous donne raison et nous encourage une fois de plus à continuer dans nos actions et à sensibiliser les aquitains pour qu’ils tournent leur regard vers ce pays meurtri et qui demande qu’à être soutenu. Une dernière raison qui m’a poussé à m’engager, était dans le but de rééquilibrer la cartographie des actions humanitaire et d’aide au développement dans les différentes régions d’Afrique Francophone. Aujourd’hui, je suis très satisfait du travail qu’on a réalisé auprès des jeunes de Bangui en Centrafrique dans le domaine de l’éducation et la santé mais aussi en mobilisant ma commune de résidence en France(Billère) à s’engager avec la ville de M’baïki, l’une des villes centrafricaines dans la coopération décentralisée. Vous êtes architecte et travaillez en collaboration avec l’université paloise, quelle est, d’après vous, la situation des étudiants centrafricains en France? Que faudrait-il pour l’améliorer? MP. Aujourd’hui dans la région paloise, j’exerce mon métier d’Architecte mais je n’ai pas oublié de soutenir les actions de solidarité internationale auprès du public étudiant de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour(UPPA) car je suis convaincu qu’il faudrait continuer à sensibiliser sur l’importance de la solidarité internationale ici pour mieux agir là-bas. Et le cas de la Centrafrique mérite encore une fois de plus d’être évoqué. Les étudiants centrafricains en France, font partie de ceux qui connaissent des problèmes récurrents pour leur intégration dans la vie étudiante dès leurs arrivés sur le territoire : La plus part, ont un nette baisse de niveau par rapport à la moyenne dans leurs études, conséquence de la situation instable de leur pays d’origine et du niveau de pauvreté lié au sous-développement. Ce qu’il faudrait faire pour améliorer cette situation, serait dans un premier temps l’acceptation ou la prise de conscience de cet état de fait par les étudiants centrafricains. Une fois que la conscience est là, il faudrait ensuite s’ouvrir aux autres pour favoriser l’interculturalité qui serait l’une des réponses à leurs maux, puis il faudrait qu’ils travaillent davantage pour atteindre un meilleur niveau. Car le risque serait de s’enfermer sur soi-même ou s’attacher à sa propre communauté quand on se sent en difficulté. L’ouverture à l’autre permet de s’enrichir mutuellement dans les différents domaines de la vie. Votre pays d’origine vient de connaitre une alternance politique pacifique après une guerre civile, quels sont d’après vous les enjeux que la Centrafrique doit relever? MP. La République centrafricaine vient de sortir d’une crise sans précédente qui a laissé ses ressortissants en France et dans le monde entier ainsi que les amis de la Centrafrique sans voix. Les enjeux seraient donc la culture sans cesse de la paix, la réconciliation entre ce peuple meurtri puis le travail collectif sans distinction pour reconstruire leur pays dévasté par la haine et les guerres tribales. Mais tout cela, passera par un meilleur investissement dans le domaine de l’éducation. Les liens entre la France et la Centrafrique ont été permanents, comment devraient évoluer ces relations ? MP. Les relations entre la France et la Centrafrique doivent toujours continuer comme dans la passé mais avec une nette amélioration. Car après cette crise, je pense que chaque centrafricain aujourd’hui sais déjà ce qu’il doit faire pour éviter de revivre les mêmes choses. Chaque Centrafricain sait ce qu’il y a faire pour contribuer au développement de son pays. Après plus de 50 années d’indépendance, je pense que les centrafricains sont prêts dorénavant a apporté leur pierre à la tâche commune afin de rebâtir leur pays. Car il y a grand risque, si les centrafricains ne décident pas de l’orientation qu’ils doivent donner à leur pays, ni à leur mode de développement ainsi que leur propre mode vie. Le choix qu’ils viennent de faire pour leur nouveau président, les aidera beaucoup à avancer mais à lui seul, il ne pourra pas. C’est la raison pour laquelle, tous doivent se mettre au travail pour reconstruire le pays durablement pour la génération actuelle et celle de leurs enfants. Propos recueillis par KSD
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