By Siré Diagne Au moment où Leo Messi se compromet dans un très controversé voyage au Gabon, Roger Federer offre plus que jamais l’image d’un champion exemplaire autant en dehors que sur les courts. Au lendemain de sa finale perdue à Wimbledon, le Suisse s’est envolé pour le Malawi, où sa fondation œuvre pour l’éducation. Etre un champion d’exception, c’est un métier. Et dans ce registre, on ne saurait que trop conseiller à Lionel Messi de s’inspirer d’un Roger Federer capable plus que jamais d’entretenir son image du sportif parfait quand le footballeur argentin, lui, se compromet dans une visite très discutable au Gabon, le pays du dictateur Ali Bongo. A bientôt 34 ans, Federer, lui aussi, a choisi de s’inviter en Afrique au lendemain de sa finale perdue à Wimbledon face à Novak Djokovic. Beaucoup sans doute l’ignore, mais le n°2 mondial est attaché à ce continent, lui dont la mère est sud-africaine ; le Suisse possède d’ailleurs un passeport sud-africain. Et pour la première fois, le recordman des victoires en Grand Chelem (17) s’est envolé pour le Malawi, l’un des pays les plus pauvres du monde – l’espérance de vie n’y dépasse pas 60 ans et plus de la moitié de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté-, où sa fondation intervient depuis 2011, comme dans une demi-douzaine d’autres pays du Sud de l’Afrique (Ethiopie, Tanzanie…). Une fondation Federer qui peut déjà se targuer d’avoir ouvert 80 écoles maternelles pour les enfants malawites. C’est justement à l’occasion de l’ouverture d’un de ces centres d’aide à la petite enfance que le tennisman avait choisi d’effectuer ce déplacement. Contraste garanti entre le gazon propret du All England de Wimbledon et le petit village de Lundu privé d’eau courante et d’électricité. Et tandis que Messi en est réduit à nier avec force avoir touché 3,5 millions d’euros au titre de sa seule présence pour l’inauguration d’un stade à Libreville, Federer, lui, fait peu de cas des 12 millions d’euros investis dans ce programme, qui à terme doivent permettre de venir en aide à 135 000 enfants du pays.  » C’est comme de rencontrer un ami que vous n’avez plus vu depuis vingt ans, explique Federer. Cela peut vous rendre à la fois sentimental et triste », reconnaît-il après avoir été au contact des populations de pays aussi déshérités que le Malawi. Où il ne peut pourtant pas s’empêcher de remarquer l’attitude si positive des enfants qu’il a rencontrés, malgré ce niveau de pauvreté.  » Je crois qu’il est vraiment important que chaque enfant puisse avoir cette opportunité (de l’éducation), je fais mon possible pour aider du mieux que je peux. » Et d’exhorter les autorités gouvernementales à appuyer cet effort indispensable. D’ici 2018, un million d’enfants africains devraient pouvoir bénéficier des programmes de la fondation Federer. Sports.fr