By Malang Toure La rédaction de SeneNews.com est partie rencontrer cette femme que les populations démunies appellent la Dame de cœur. Docteur Rose Wardini Achem , est la présidente de Médisons International ( Médecine pour la solidarité) et d’un mouvement citoyen pour le développement du Sénégal. Une personne qui a laissé ses traces à travers les œuvres caritatives au Sénégal. Dans cette entretien, elle nous raconte son enfance difficile et le soutien moral de sa défunte mère. En outre, elle a retracé l’actualité au niveau de notre pays. » Comment avez vous eu l’idée de créer la caravane pour les enfants démunis ? J’ai toujours évolué dans le social et j’ai grandi avec cette ferme conviction que la solidarité prime sur tout, d’abord étant gynécologue ma première cible était la santé des populations, les populations vivant dans les zones enclavées. Au Sénégal, il y a une insuffisance de la couverture des malades. L’idée nous est venue alors d’aller vers cette population qui ne bénéficie pas de santé par faute d’enclavement. Ainsi nous avons créé Médisons international depuis 2003 pour sillonner ces zones. A travers la tournée régionale nous nous sommes rendus compte de la pauvreté et de l’importance de la demande sociale. L’idée de la caravane sociale est sortie de là.  » Pouvez-vous nous parler du concept noël pour tous ? Le concept noël pour tous a vu le jour avec l’idée de penser à ces enfants qui n’ont pas la chance de fêter noël comme leurs pairs. Le concept fut appliqué d’abord dans ma clinique sociale il y a de cela 8 ans. Les femmes qui venaient pour un accouchement, bénéficiaient d’un arbre de noël. Ensuite les mouvements se sont joints ainsi que les handicapés. Nous avons débuté avec 500 cadeaux l’or de la première édition. Le quartier de Sicap Karack était notre lieu d’organisation, au début on sélectionnait des jeunes à travers les villages et les endroits reculés de la ville pour les réunir. Quand la place ne pouvait plus contenir tout ce beau monde, nous avons choisi la place du souvenir. Là-bas, les enfants ont bénéficié de 3000 cadeaux. Après des cérémonies nous nous sommes rendus compte de la difficulté de ces populations à regagner le site. Après une méditation nous avons décidé d’aller à leur rencontre dans leurs zones. Ces populations habitent les quartiers et les villes les plus pauvres du pays.  » Des enfants démunis n’ayant pas la chance de connaître une opulence, on dirait que ça vous rappellent votre enfance ? J’ai appris à faire du social grâce à ma mère. J’ai eu une enfance assez difficile, dès l’âge de 02 ans j’ai perdu mon papa. Je fus éduquée par ma maman qui était une brave dame, une mère à que je rends hommage. Elle m’a beaucoup encadré en m’apprenant le sens de l’humanité et de la solidarité. Malgré ses difficultés à nous élever, elle nous a forgées dans la dignité. En nous encourageant vers la réussite. Et je vivais dans un milieu défavorisé dans mon enfance. Donc j’ai compris que ces milieux avaient besoin d’aide. Aujourd’hui je m’engage avec passion dans ce combat.  » Est-ce la dame de cœur comme te surnomme la plupart des gens est financé par les politiques ? J’ai toujours fonctionné avec mes propres moyens avec l’aide de bonnes volontés qui sont autour de moi. Je veux parler de mon équipe qui se donne à fond volontairement pour la cause. Je donne une mention spéciale à tous ces braves dames et hommes. J’ai eu rarement l’appui des autorités. Je profite de l’occasion pour sensibiliser les bonnes volontés car la demande vient de partout. Cela fait 10 ans que je sensibilise les autorités à venir nous aider. Nous faisons un travail qui devait être fait par eux. On ne s’est pas limité aux paroles car nous avons agi sans leurs soutiens. La demande est supérieure à l’offre encore une fois je demande aux bonnes volontés de venir œuvrer dans ce sens à travers le Sénégal.  » Dernièrement, il y a eu des meurtres au Sénégal, quelles solutionq préconisez vous pour l’arrêt d’un tel fléau ? Je pense que cette tuerie est le reflet du malaise social. Je pense qu’aujourd’hui il faut sensibiliser par des messages de paix comme nous le faisons à travers les papiers que nous donnons à la population.Nous prônons la non-violence, un message de communion des cœurs et d’amour mutuel c’est l’image dont le pays a besoin et c’est ce que nous avons voulu montrer pendant la caravane. Il faut éduquer les enfants, car c’est la partie vulnérable de notre société. En outre, il faut beaucoup insister sur le dialogue islamo-chrétien car nous formons une même population et partageons la même nationalité.  » Quel est votre mot de la fin ? Je souhaite beaucoup de bonheur et de bonnes choses aux sénégalais à l’orée de cette nouvelle année. Ces vœux vont à l’endroit des enfants et des personnes âgées. Une année 2017 remplie de paix pour notre chèr Sénégal.