By Ankou Sodjago SENENEWS.COM-L’Association internationale Mémoires et partages, dans sa lutte pour la réhabilitation et la reconnaissance des naufragés de l’Afrique du 12 janvier 1920 a tenu un point de presse ce 20 avril. Cette rencontre est en prélude à une conférence qu’elle organise le 30 mai devant l’Assemblée Nationale française pour porter ce plaidoyer à la connaissance de la nation et de ses représentants. Les membres de l’Association Mémoires et partages ont également invité les dirigeants des Etats d’Afrique de l’Ouest, pourvoyeurs des tirailleurs sénégalais (Cote d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Togo, Bénin, Niger,Guinée) à rendre hommage à leurs ressortissants qui ont péris dans ce naufrage historique. Ce plaidoyer lancé en direction des autorités africaines et françaises est tiré d’une histoire assez extraordinaire, celle du plus grand naufrage maritime française, selon M. Karfa Sira Diallo.  » C’est de Bordeaux, le 9 janvier 1920, sur les quais des Chartrons, que partit le paquebot l’Afrique de la Compagnie des Chargeurs Réunis. A son bord, cinq cent quatre-vingt-dix-neuf occupants (dont cent trente-deux membres de l’équipage), outre les compagnies de tirailleurs entassés dans l’entrepont, des fonctionnaires de l’administration coloniale, des hommes d’affaires, des commerçants, leurs femmes et enfants. Ayant heurté une épave dés les manœuvres pour sortir de l’estuaire de Gironde, l’Afrique est plongé dans une tempête qui le fait sombrer au large de la Vendée le 13 janvier 1920. Pendant plusieurs mois, l’océan rendit les corps sur les plages atlantiques français. A l’exception de trente-six survivants dont quatorze sénégalais, trois passagers, et dix-sept membres de l’équipage mais aucune femme et aucun enfant raconte le directeur de Mémoires et Partages. A en croire M. Diallo, cette histoire lui a été racontée par un des rescapés, Goran Kodio à l’occasion de l’exposition Frères d’âme, héritages croisés dans la grande guerre en 2014. Sur ce, le 25 janvier 2016, les autorités françaises ont été interpellées pour la réhabilitation de ces victimes qui ont défendus les couleurs bleu, blanc, rouge.  » Le plaidoyer qu’on a lancé en direction des autorités françaises commence à porter des fruits puisque le président François Hollande nous a répondu en février dernier. Nous sommes en train de faire des lobbyings en direction des députés français pour porter cette affaire à l’attention de l’opinion nationale. Le 30 mai prochain nous serons à l’Assemblée Nationale française pour une conférence de presse se réjouit le directeur et porte parole du jour de l’association. Ils ont lancé également ce 19 avril, un plaidoyer à Dakar en direction des chefs d’Etats africains dont les tirailleurs sont ressortissants (Sénégal, Mali, Guinée, Bénin, Niger, Burkina Faso Côte d’ivoire et Togo).  » La reconnaissance pour nous, passe par des actes concrets. Ce que nous demandons, c’est qu’un hommage national leur soit rendu, que des stèles – monuments- soient érigées dans toutes les capitales de ces pays pourvoyeurs de tirailleurs souhaite le porte parole de l’association Mémoires et Partages. Les membres de l’association estiment qu’une réponse favorable et dans les brefs délais des autorités africaines sera un signal fort pour les autorités françaises.  » Si les Africains répondent vite, cela pèsera sur la France soutient M. Karfa Sira Diallo. Ils avouent n’avoir aucun contact avec les autorités sénégalaises pour le moment tout en espérant que leur réaction ne tardera pas. Avant de rappeler qu’ils sont présents à Dakar dans l’organisation de la deuxième édition de la journée nationale de la commémoration de l’esclavage organisée en partenariat avec la ville de Dakar.