By El Bachir Ndiaye SENENEWS.COM- Le Procureur de la République s’est prononcé sur le manque de professionnalisme de certains journalistes. Sa sortie a été faite à l’occasion d’un panel qui a pour titre  » Justice et Médias. Évoquant des exemples qu’il a vécus, M. Bassirou Guèye a déploré l’empressement de certains acteurs de la presse qui vont jusqu’à lui faire dire des propos qu’il n’a jamais tenus et des actions qu’il n’a jamais menées. Même s’il ne soutient pas que les journalistes manquent de professionnalisme, le Procureur Bassirou Guèye est d’avis que le secteur de la presse manque de rigueur professionnelle. « Il y a beaucoup de choses à revoir dans la presse sénégalaise. Quand des gens racontent du n’importe quoi sur la vie conjugale d’un ancien Premier ministre c’est grave. Sans le nommer, le Procureur déplore un article paru dans les colonnes de nos confrères de Dakaractu qui soutenaient que l’ancien premier ministre, Abdoul Mbaye, aurait été auteur de violences conjugales. Pour rappel, l’ancien premier ministre n’avait jamais donné de l’importance à ces propos qu’il qualifiait de diffamatoires et de bas étage. Il est, aussi, revenu sur l’affaire du riz impropre à la consommation tout en déplorant la manière dont les journalistes ont relayé l’information, en soutenant que le Procureur s’était auto saisi.  » Ce qui est archi-faux selon M. Guèye qui dit n’avoir fait qu’accompagner le juge avec les acteurs concernés pour qu’il effectue des prélèvements. Le Procureur a également souligné le manque de sérieux de certains de nos confrères qui l’appellent parfois pour vérifier une information. Mais, quand il leur dit de lui revenir, en leur précisant que ce qu’ils avaient comme information n’était pas bonne, ça ne les empêche pas de publier ce qu’ils avaient.  » Il faut qu’on se dise la vérité, il y a de la corruption dans la presse comme dans beaucoup d’autres milieux. Parfois, on voit des portraits de juge dans certains organes, on sait tous que c’est condamné. Le lecteur peut ne pas savoir, mais nous, on sait ce qui se passe, a-t-il révélé. En ce qui concerne le traitement de l’information judiciaire, M. Bassirou Guèye estime que les journalistes violent la présomption d’innocence. D’ailleurs, pour mettre fin à ce genre de pratique, le Procureur suggère l’organisation de séminaire sur les concepts et se dit déjà prêt à nouer une collaboration étroite avec la presse.