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    « Le régime de Macky Sall qui s’enfonce dans l’immobilisme » passé au-peigne-fin par la Jeunesse socialiste

    26 mai 2015 by Logitrans0News

    By Mangoné KA Le réquisitoire du mouvement  » Jeunesse pour la Démocratie et le socialisme (Jds) est très sévère. Rien n’a été laissé en rade. Babacar Diop, leader de la Jds et ses camarades ont passé au-peigne-fin tous les secteurs de la vie économique. Le taux de chômage des diplômés, la faible croissance économique, la pauvreté qui frappe l’écrasante majorité des Sénégalais… Pour enfin souligner qu’ici, tout est immobile. Voici en in extenso le texte de la Jds. Aperçu général de la situation économique et sociale Le président de la République, dans sa dernière sortie, avait indiqué que les hommes politiques enfermaient le pays dans un débat politique permanent et qu’il souhaitait un débat économique, un débat sur le Plan Sénégal Emergent et les grandes orientations économiques et sociales du gouvernement. La Jeunesse pour la Démocratie et le Socialisme (JDS) répond favorablement à l’invite du président de la République. Elle engage le débat économique et social pour montrer que sur cette question, le bilan du président Macky Sall, après trois ans d’exercice du pouvoir, est catastrophique. Situation économique Après une période de progrès économiques enregistrés entre 1995–2005, suite aux réformes structurelles entreprises par le gouvernement socialiste sous Mamadou Lamine Loum, l’économie sénégalaise est retombée dans un déséquilibre macroéconomique dans la dernière décennie. Elle est marquée par un cycle de croissance faible, avec une faible création d’emplois et peu de progrès dans la réduction de la pauvreté, alors que dans la même période (2000-2014), la population des jeunes a augmenté de 9% et a atteint plus 5 millions de personnes. Tout récemment, les chiffres du chômage communiqués par le gouvernement sont loin d’être réels. Les estimations de la Banque mondiale et du FMI montrent que le taux de chômage au Sénégal tourne au tour de 20 et 22%, au lieu de 12% déclarés par les autorités sénégalaises. Et pourtant, les enquêtes récentes de l’ANDS montrent que le Sénégal a une population jeune et en augmentation et, selon les prévisions, sa main-d’œuvre devrait augmenter de 36 % au cours de la prochaine décennie. Le taux de chômage des diplômés du niveau supérieur est encore plus inquiétant. Il a doublé en moins de dix ans. Entre 2005 et 2014, il est passé de 16 à 32%. Autrement dit, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les jeunes sénégalais qui ont fait des études supérieures, ont plus de probabilité d’entrer dans le chômage que les jeunes qui n’en n’ont pas faites. Le défi à relever pour la création d’emplois dans le secteur formel est d’autant plus élevé que durant la période 2010-2014, près de 97% des emplois créés l’ont été dans le secteur informel où les employeurs sont généralement de petits commerçants et entrepreneurs, qui malheureusement ne bénéficient d’aucun soutien de l’Etat, et doivent se débrouiller avec leurs modestes moyens. Dans une sortie récente, le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne (Mambaye Niang) déclarait que « Le nombre d’emplois créés au Sénégal, de 2012 à juin 2014, s’évalue à 94’354 emplois ». Ce qu’il a oublié de préciser par contre est que, plus de 97% de ces emplois ont été créés par le marché informel, qui échappe totalement au contrôle de l’Etat. Autrement dit, en trois ans d’exercices, le gouvernement de Macky Sall a créé formellement moins de 3’000 emplois, ce qui est loin des 100’000 emplois par an qu’il avait promis aux Sénégalais. Une faible croissance économique En moyenne, la croissance du PIB a été de 3,3 % par an au cours des années 2006–2014 ; ce qui dépasse à peine le taux de croissance démographique de 2,6 % enregistré dans la même période dans le pays. Avec un taux de croissance économique aussi faible, il ne doit donc pas être surprenant qu’entre 2006 et 2014, le taux de pauvreté ait seulement diminué de 1,6 point de pourcentage, passant de 48,3 % à 46,7 %. Cette faible baisse contraste avec la période 1995–2005 d’après dévaluation. Durant cette période de dix ans, précédée par les réformes structurelles du Parti Socialiste, l’économie a joui d’une amélioration ponctuelle de la compétitivité grâce à un meilleur équilibrage de ses différentes structures telles qu’une redynamisation des exportations, l’assainissement des dépenses de l’Etat et la gestion de la dette publique. Par conséquent, il s’en est suivi une hausse considérable de la croissance moyenne du PIB qui s’était établie à 4,5 % par an et une réduction de la pauvreté qui est passée de 68 % à 48,3 % en moins de dix ans. Alors que le Sénégal jouissait d’une croissance plus rapide que la moyenne de croissance en Afrique Subsaharienne sur la période 1995–2005, le pays est néanmoins tombé en dessous de la moyenne au cours de la période post-alternance libérale, mettant en péril le potentiel économique d’un pays dont plus de la moitié de sa population a moins de 22 ans. A l’exception de la Guinée-Bissau et du Mali qui actuellement connaissent des problèmes politiques, le Sénégal figure parmi les plus mauvais élèves du groupe des pays de l’UEMOA. Situation sociale La pauvreté reste élevée, notamment en raison du faible taux de la croissance du PIB (3.3% en moyenne sous Macky Sall). L’économie continue à dépendre des transferts de fonds internationaux pour soutenir la demande intérieure et repose sur les exportations des secteurs à forte intensité capitalistique pour compenser les secteurs à forte main d’œuvre chancelants, ceci résultant en une faible création d’emplois. Les difficultés de notre économie, à travers la faiblesse des taux de croissance et le déficit dans la création d’emplois, se matérialisent en outre par l’ampleur du secteur primaire (agriculture et pêche) en terme d’effectif qui, à lui seul, emploie plus de 49% des jeunes occupés. Il s’y ajoute un secteur informel délaissé et qui, pourtant, emploie plus de 90% de la population jeune, vivant dans une situation précaire où plus de 62% des travailleurs ne sont affiliés à aucun système de protection sociale. La plupart des ménages sénégalais dépendent des envois de fonds de l’étranger, qui demeurent une source importante et stable de devises, se situant entre 10 et 12 % du PIB. Aussi bien dans le milieu urbain que dans la campagne, la hausse du niveau de pauvreté est inquiétante, car même si le taux de pauvreté a baissé de 1,6% en presque neuf ans, le nombre de pauvres n’a cassé d’augmenter1 sous le régime du président Macky Sall. Les disparités géographiques restent cependant assez prononcées. Le taux de pauvreté dans les zones rurales est estimé à 57 % par rapport à un taux de 26 % à Dakar. Par conséquent, tout récemment, le BIT a estimé que la plupart des Objectifs du Millénaire pour Développement comme la réduction de la pauvreté, l’accès à l’eau potable pour une grande partie de la population rurale et la scolarisation pour tous ne seront pas atteints au Sénégal. Dans la même dynamique, le Forum Economique Mondial a classé le système économique et social du Sénégal au 112e rang sur 142 pays. Les domaines où une action d’urgence s’impose sont la santé et l’éducation de base, pour lesquels il se place au 131e rang. D’après le rapport, trois enfants sur quatre seulement suivent un enseignement primaire, et les maladies transmissibles continuent de miner la santé de la population. Le secteur de l’enseignement supérieur et de la formation (119e rang) requiert aussi des améliorations considérables, l’infrastructure (111e) appelant pour sa part une mise à niveau substantielle. Le rapport juge par ailleurs la conjoncture macroéconomique sénégalaise délicate (97e) essentiellement en raison du déficit public élevé qui ne cesse de s’accroître grâce à des dépenses publiques non maîtrisées faisant passer la dette publique de 21% à 46% du PIB entre 2006 et 2014. Une administration publique minée par la corruption L’efficacité de l’administration publique sénégalaise est légèrement inférieure à la moyenne des pays d’Afrique Subsaharienne. Plusieurs indicateurs montrent que le problème de la corruption persiste. Le Rapport du Forum Economique Mondial estime que la corruption est le deuxième obstacle majeur à la conduite des affaires dans le pays. D’après les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale, la corruption y est supérieure à la moyenne des pays d’Afrique Subsaharienne, excepté ceux qui sont politiquement instables. Bourses sociales Familiales L’Objectif général évoqué dans cette politique est de  » Contribuer à la lutte contre la vulnérabilité et l’exclusion sociale des familles à travers une protection sociale intégrée en vue de favoriser leur accès aux transferts sociaux et de renforcer, entre autres, leurs capacités éducatives, productives et techniques. Pour atteindre cet objectif, Macky Sall compte  » Mettre à la disposition de 250’000 familles vulnérables des Bourses de Sécurité Familiale de 100 000 FCFA/an pour renforcer leurs moyens d’existence et capacités éducatives et productives. Or, beaucoup d’études montrent que les obstacles majeurs à la scolarisation dans les ménages à faibles revenus sont le travail des enfants et le défaut de revenus. Il n’est pas anodin qu’au Sénégal, 70% des enfants qui travaillent résident dans les zones rurales. Plusieurs expériences montrent que dans les pays en développement, lorsque les revenus d’un ménage sont trop faibles, la mise au travail des enfants constitue un moyen pour assurer le revenu nécessaire à la subsistance, mettant en péril la santé et l’éducation des plus jeunes. Ce dont les ménages à faible revenu ont besoin, c’est surtout une meilleure inclusion financière, leur permettant de financer leurs modestes unités productives sans nécessairement recourir à leurs enfants. L’idée de dépenser 250 Milliards FCFA à raison de 8300 CFA par ménage et par mois est inefficace et inopportune. Dans une perspective plus efficace, le gouvernement pouvait mettre en place avec cet argent un fonds de garantie auprès des institutions financières pour les inciter à prêter de l’argent aux personnes issues de ménages pauvres et qui disposent d’une activité. Une telle politique a été expérimentée dans des pays en développement tels qu’en Amérique du sud et en Asie et a montré toute son efficacité. Il s’agira non seulement d’accompagner les ménages à faibles revenus dans leurs activités, mais aussi de donner plus de chance à leurs enfants d’être scolarisés. Plan Sénégal Émergent Les engagements politiques à faire du Sénégal un pays émergent en quelques années ne sont pas nouveaux. Depuis plus de vingt ans, différents gouvernements successifs se fixent inlassablement pour objectif de faire du Sénégal un pays émergent dans un horizon relativement proche. Déjà en 2000, l’un des premiers discours d’Abdoulaye Wade, fraichement élu, était de faire du Sénégal un pays émergent en 2015. Comme son prédécesseur, le président Makcy Sall aspire à faire du Sénégal un pays émergent d’ici à 2035 sans prendre la peine de déterminer, avec précision, les politiques et instruments à mobiliser pour atteindre l’objectif fixé. Il s’engage dans un concept qui, dans le contexte sénégalais, reste flou même parfois auprès des experts avérés. Avant de fixer des objectifs, il était important de conceptualiser le terme  » émergent dans le contexte sénégalais. Qu’est-ce qu’un pays émergent ? Qu’est-ce qui nous permettra de dire dans 20 ans que le Sénégal est un pays émergent ou pas ? Quels sont les indicateurs socio-économiques, politiques et culturels référentiels ? Voilà tant d’interrogations sans réponses qui font du PSE un simple discours politique sans contenu sérieux. Vu comment le PSE a été mis en place, on comprend aisément comment nous en sommes arrivés à cette situation décevante. En effet, malgré que le Sénégal soit doté d’éminents experts interdisciplinaires, le président s’est permis d’engager un Cabinet étranger du nom de McKinsey, qui ignore totalement le contexte sénégalais, ses réalités socio-économiques, culturelles et politiques. Ce que le cabinet McKinsey qui a élaboré le rapport qui sert de document officiel pour le PSE n’a pas compris, c’est que l’émergence ne saurait se réduire aux indicateurs économiques, surtout quand il s’agit de pays en développement très souvent minés par la corruption, le manque de transparence dans les pouvoirs publics, de démocratie et de justice sociale. Après que le cabinet McKinsey a été gracieusement payé par les contribuables sénégalais à hauteur de 2.5 milliards FCFA, ce dernier s’est borné à synthétiser les documents stratégiques de développement, qui pourtant ont été élaborés par les cadres sénégalais, sans vraiment préciser les voies et moyens qui permettent de concrétiser les objectifs fixés. Monsieur le président, promouvoir  » le consommer local, devrait commencer à faire confiance et confier ce travail aux cadres et experts sénégalais, qui n’ont rien à envier au Cabinet McKinsey. L’objectif d’arriver à une croissance de 7% est louable, mais faudrait-il que le président nous dise avec plus de précision comment il compte y arriver. A voir ses résultats économiques depuis 2012, où il peine à franchir le cap de 3.5%, on voit mal comment son objectif de 7% peut être atteint. Tel est le constat, la situation économique et sociale du pays est catastrophique. Le gouvernement du président Macky Sall s’enfonce dans l’immobilisme. La Jeunesse pour la Démocratie et le Socialisme (JDS) appelle le Parti Socialiste à rompre avec le Benno Bok Yakaar et à préparer un projet politique de gauche, à construire avec les forces populaires et progressistes un mouvement politique capable de répondre aux aspirations du peuple. Le Parti Socialiste doit travailler à avoir plus qu’un candidat à la prochaine présidentielle, il lui faut aussi un projet politique de gauche, un projet politique de rupture. Fait à Dakar, le 24 mai 2015 1 Le taux de pauvreté est calculé par le rapport entre le nombre de pauvres sur la population totale. Donc, si la population totale augmente, le taux de pauvreté peut baisser sans pour autant que le nombre de pauvres diminue. C’est exactement le cas du Sénégal. Babacar Diop, Coordonnateur de la JDS
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