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    « Le tourisme sénégalais, ce grand corps malade », Par Ibra Pouye

    20 mai 2015 by Logitrans0News

    By Aliou FAMA Une once d’ironie. Merci à Macky Sall pour ce moment de grâce et de béatitude! Merci pour la suppression du visa touristique ! Etait-il de notre droit de nous comparer à la France, pays le plus visité et le plus touristique au monde ? Même Dame Eiffel reçoit plus de trois millions de touristes par an, en quête de sensations fortes et subliminales, que le Sénégal, dans sa petitesse de terroir et dans sa grandeur d’âme. Un ouf de soulagement commence à se faire sentir sur les lèvres et dans les cœurs de bon nombre de touristes. Surtout ceux européens, désireux de visiter ce land qui est le nôtre. Et si nous revenions sur terre et que nous voyions la réalité d’en face ?! Cette vérité de l’échec du secteur touristique, le sénégalais lambda n’ose pas la regarder, tellement elle est laide et ressemble à une pluie drue. Elle est là et est très visible. Une impression de se dire que les médias nationaux n’en parlent pas ou font fi de ce cataclysme dans notre économie. Le tourisme, deuxième source de devises du Sénégal, est, de nos jours, frappé de plein fouet. Il a du plomb dans les ailes et a du mal à s’envoler. En effet, happé par la vague de la mondialisation et par une crise économique sans précédent, le tourisme sénégalais a du mal à se relever. Et patatras, l’arrivée du visa biométrique a réussi à donner le dernier coup de massue à ce secteur ô combien trop important de notre économie. Comment en nous-sommes arrivés à ce stade ? La mort du tourisme semble programmée, peut-on dire avec cette information à prendre avec des pincettes, par quelques énergumènes qui nous gouvernent. Mais est-ce de leur faute, à ces quelques soi-disant responsables dont je cite l’existence ? Méritent-ils la place qu’ils occupent en ce moment ? Question qui nous hèle et nous brûle les lèvres tellement elle ressemble à une patate toute chaude, sortie de la fournaise. Quand on parle du tourisme sénégalais, dans toute son acception, l’on pense à un facteur clé qui a été un frein dans son essor. Nous voulons parler du terrorisme. Le Sénégal, hélas, se trouve au milieu d’un océan de chaos. Nos voisins frontaliers sont tous instables, sans oublier cette belle région qu’est la Casamance, toujours en proie à une vague de rébellion irrédentiste. Jadis, le tourisme, fleuron de l’économie sénégalaise, était chanté sur tous les toits du monde. Le Sénégal bruissait de touristes. Belle époque et nostalgique de surcroît. Dakar et tout le Sénégal rayonnaient dans toute leur splendeur. L’on parle de visites effrénées à l’île de Gorée sans oublier l’ancienne capitale, Saint-Louis. Et c’est de ce pas, que l’on vit l’avènement du tourisme balnéaire. L’on parle de Mbour, de sa station de Saly Portudal et de ses villages environnants. De nos jours, le premier frein à l’activité touristique est notre comportement. Ce dernier n’est pas du tout citoyen et en aucun cas, il n’est à la hauteur du tourisme qui échoit et ne répond même pas aux attentes d’un devenir touristique en développement. Un exemple patent : allez-vous promener à Dakar, l’ancienne capitale de l’Afrique Occidentale Française ! Dakar et son joli sobriquet de ville la plus coquette de l’Afrique de l’ouest, est devenue une décharge à ciel ouvert. Quelle honte ! Nous, qui nous réclamons de l’intelligentsia sénégalaise, avons-nous failli à notre mission d’éclairer la population et de lui apporter des solutions durables? Si solutions il y a. Nous sommes devenus un Etat failli ! Une civilisation dégradante ! Il se susurre que Dakar est sale comme pas possible. Nous sommes un brin nostalgiques de cette ville qu’on nous montre, à travers photos et films. Dakar était coquette comme une signare de Saint-Louis, et dans ses beaux atours métissés. Allez faire une excursion sur la petite côte et la déception vous fera déchanter. Triste revers de la médaille coloniale. Le colon nous a laissés un pays on ne peut plus gouvernable et là, c’est la déchéance dans son terme le plus absolu. Nous avons échoué et lamentablement ! Regardons tout autour de nous. Tout est triste dans ce décor mièvre. Tout est saleté et que dire de ces jeunes mendiants qui circulent à longueur de journée et vous harcèlent, à la quête d’une quelconque pièce de franc Cfa. Cela est l’échec d’une politique de la jeunesse ! L’Etat semble abandonner sa mission régalienne qui est celle d’éduquer les masses. Que nenni malgré des solutions abracadabrantesques des gouvernements qui se sont succédé. Vingt problèmes, 4 solutions ! Face à ce dilemme cornélien qui est de faire ou de ne pas faire, nous allons essayer de trouver des solutions. Et versons dans le clair-obscur et dans le concret avec les voies et les moyens même si cela s’inscrit dans un sempiternel recommencement. Renforcer l’axe Mbour-Ziguinchor Nous savons que le tourisme balnéaire est en train de perdre du terrain au profit du tourisme traditionnel ; et cela s’inscrit dans l’ordre normal des choses. L’épidémie Ebola est passée par là. Beaucoup d’établissements hôteliers, sur la petite côte, ont mis la clé sous le paillasson. Mais la psychose est toujours là. Les férus du tourisme balnéaire semblent réticents aux appels des sirènes de la relance touristique. L’Europe et ses médias ont trop dramatisé la situation. Merci pour ce mal! Mais l’on semble se relever malgré ce destin fatal corrélé avec ses conséquences terribles. Comme solution durable, ces zones, Mbour et Ziguinchor, doivent être plus sécurisées vu que le touriste lambda se sent des fois agressé et harcelé à tout bout de champ. Faisons de l’érosion côtière une des principales batailles parce que le littoral est gravement menacé et des bancs de sable sont en train de disparaître. Que dire de la luxuriance de la verte Casamance, région empêtrée dans les démons de l’irrédentisme de quelques bandits de grand chemin ? Ces derniers, lassés d’une guéguerre sans soutien, ont fini par transformer leur mouvement en un parti dont les tenants et les aboutissants sont toujours obscurs. En Casamance, comme partout ailleurs, le tourisme est le poumon économique qui permet à des milliers de familles de vivre décemment. Que faire ? Amorcer un dialogue franc et sincère avec la population. Les vrais acteurs du développement ! A l’heure actuelle, l’Etat sénégalais fait des progrès importants mais reste toujours sur ses gardes. La situation qui y prévaut, est toujours d’une stabilité précaire. Mais l’Etat est une continuité. Leçon de politique générale aux détenteurs du pouvoir et à ceux qui s’opposent à ces premiers. Développer ce lopin de notre terroir, qu’est cette Casamance, ne peut profiter qu’au Sénégal. Développer ce beau poumon vert ne peut qu’être bénéfique pour nous. Cette belle région est tout un symbole. Un vrai laboratoire d’idées ! Désenclaver davantage et désenclaver toujours ! Un bon crédo à suivre. Revisiter le tourisme de mémoire et de traditions L’on ne peut parler du Sénégal sans citer ses nobles femmes et hommes qui le composent. Une histoire florissante et un beau vécu. Pays d’une mixité religieuse inouïe. Un vrai laboratoire d’idées et de vivre ensemble. A l’heure actuelle, on ne parle que de Gorée et de son histoire. Gorée n’est pas la seule pépite dorée qui existe au Sénégal. Certes, l’île aux esclaves a joué un rôle marginal dans le commerce humain qui a fait mal à l’Afrique et a été un frein à son développement. Revisiter le tourisme de mémoire peut s’articuler autour de quatre villes qu’on appelait à l’époque, les quatre communes : Dakar, Gorée, Rufisque et Saint-Louis. Dans ces jolies contrées, il ne manque pas quelques savants esprits qui continuent à enseigner les masses et servent de guides à la population. Et de cette population, peuvent sortir de très bons éclaireurs de cette pensée sur l’histoire portant sur le vécu des populations de ces villes d’antan. Relancer le tourisme d’affaires Le tourisme d’affaires, est-ce le seul maillon fort qui vaille ? Nous pouvons dire oui, vu que le tourisme balnéaire perd du terrain au vu et au su de tout le monde. Zéro touriste sur les plages de Saly. Ce que je dis, c’est un peu fort de café, mais l’attraction n’est plus la même et cela se sent à vingt mille lieues sous les mers ! Vu cette hécatombe, force est de se rabattre sur le tourisme d’affaires parce que Dakar est in fine devenue depuis quelque temps, un hub régional et international des affaires. Expositions, conférences, salons internationaux…Que l’on arrête de confiner les quelques touristes qui séjournent sur Dakar à un séjour d’une journée à Gorée. Il y a d’autres endroits plus attrayants et j’en passe. Diversifier l’offre est la clé du succès. Pourquoi ne pas apprendre à ces touristes, une autre manière de voir le monde local de par ses activités d’ordre culinaire, social, solidaire… Relancer le tourisme religieux Parler du Sénégal, c’est aussi parler de son Islam et de sa Chrétienté si particuliers. On a du mal à différencier un musulman d’un chrétien tellement les ressemblances sont frappantes. Ce qui fait notre force dans cette Afrique de différences et de différends, facteurs de guerres civiles très meurtrières. Parler du Sénégal, c’est prendre en compte ces paradigmes qui sont très importants et de ces villes qui nous ont dans la peau ; Touba, Tivaoune, Yoff Layène, Popenguine. A l’instar de ces villes, le gouvernement doit prendre le taureau par les cornes. Développer le tourisme par ces villes, c’est très faisable et très possible. Touba, cette ville sainte, à elle seule, attire plus de trois millions de visiteurs lors du grand Magal annuel et idem pour Tivaoune. Mais Yoff Layène et Popenguine ne sont pas en reste. Relancer le tourisme durable local Et enfin, on ne peut pas terminer cette tribune sans parler du tourisme durable, inscrit dans le fameux Plan Sénégal Emergent(PSE), le bébé du Président Macky Sall, baptisé à coups de millions et festiné avec tambours et trompettes. En ce sens, nous parlons et insistons sur le tourisme chez l’habitant. Mais cela ne signifie pas l’abandon des établissements hôteliers. C’est cela que nous appelons de tous nos vœux, le tourisme de proximité et de masse que nous nous emploierons à épurer de ses démons. Mais l’on ne peut pas parler du tourisme sans cogiter sur les dangers qui le guettent ; la dépravation des mœurs, le sexe à profusion, la pédophilie et la drogue. En effet, celui qui veut faire une omelette doit casser des œufs, dit l’adage. Depuis longtemps, tous les gouvernements successifs, qui se sont aventurés sur ce terrain glissant, y ont perdu leur âme. Donc, force est le retour à la raison et à l’éducation des masses, d’où l’on parle d’un tourisme éducatif qui devra voir le jour. Mais je suis resté ébaubi et bouche bée quand j’ai vu que le Sénégal ne fait plus partie du Top 10 des pays africains les plus touristiques. Même notre voisin, si loin des côtes et si proche du cœur, le Cap Vert, nous a dépassés d’une courte tête. Que Dieu nous prête longue vie et que nous puissions voir un jour un tourisme aussi vivifiant et florissant que celui de la France. Donc, rendez-vous est pris à l’horizon 2023 avec plus de 3 000 000 touristes par an. Rêvons parce que le rêve permet de vivre et d’espérer. Et l’espoir permet d’avoir de l’espérance à long terme. Donc, est-il permis de rêver ? L’avenir nous le dira. POUYE Ibra [email protected]
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