By Cheikh Makhfouz Diop L’ancien président italien Carlo Azeglio Ciampi, autorité morale très respectée dans son pays, est mort vendredi 16 septembre à l’âge de 95 ans, a annoncé le chef du gouvernement, Matteo Renzi.  » Une pensée reconnaissante à l’homme des institutions qui a servi l’Italie avec passion, a notamment écrit M. Renzi sur Twitter, tandis que le ministre des affaires étrangères, Paolo Gentiloni, saluait  » un grand homme d’Etat italien. Selon la presse italienne, Carlo Azeglio Ciampi s’est éteint dans une clinique de Rome, où il était hospitalisé depuis plusieurs semaines. Ses funérailles doivent avoir lieu dans la capitale italienne. Principal artisan de l’entrée de l’Italie dans l’euro et unanimement respecté en Italie, du simple citoyen comme du monde politique et économique, Carlo Azeglio Ciampi était entré en politique très tard, à l’âge de 72 ans, en prenant la tête d’un gouvernement de transition, en avril 1993. Réformes constitutionnelles Dans une Italie en pleine tempête des enquêtes anticorruption Mani Pulite ( » Mains propres), ce grand commis de l’Etat n’appartenant à aucune famille politique, qui sortait de quatorze ans à la tête de la banque d’Italie, parvint à préparer les réformes institutionnelles exigées par le pays et à défendre la lire. Avec l’arrivée de Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement en mai 1994, il redevint simple citoyen et ne reparut en politique qu’en mai 1996, à la tête d’un super ministère de l’économie d’éphémères gouvernements de centre gauche, avant d’être élu triomphalement à la présidence de la République en 1999. Affable et réservé, le regard perçant ombragé par des sourcils fournis et blanchis par l’âge, toujours élégant mais avec sobriété, il s’était montré très interventionniste pendant ses sept années de présidence, rappelant souvent à l’ordre Silvio Berlusconi, revenu au pouvoir, en particulier sur la presse, la justice, l’immigration et l’Europe. lemonde.fr