By Malang Toure La fête de la Tabaski s’annonce avec toutes ses dépenses. Moutons, habillement des enfants, des épouses etc. Bref, une panoplie de charges à exécuter pour une seule journée. Pour ce faire, certains pères de famille se rabattent sur les banques pour des prêts dont ils ignorent les taux faramineux. En Europe, pour le soutien des familles à la veille de la rentrée des classes, le gouvernement autorise ses citoyens à faire des prêts qu’il va rembourser après. Mais dans les pays pauvres, le constat est tout autre. Et les Sénégalais ne diront pas le contraire. Des fonctionnaires rencontrés partagent leurs amères expériences avec leurs banques. Une dame fonctionnaire sous le couvert de l’anonymat se confie:  » Je ne vais plus jamais demander un prêt à ma banque pour la fête de la Tabaski. Ce système t’appauvrit sans que tu t’en rende compte car, à la fin des mois, après les fêtes, les banques nous sucent le sang. Elle déplore le taux élevé que la banque leur inflige.  » Le pire est que cette somme est retirée à un taux exorbitant. Ce qui fera que le remboursement va s’étendre sur une période de longue durée», regrette la fonctionnaire. Une autre  » victime partage la même idée : « Les banques, au moment des prêts, ne t’expliquent pas clairement le remboursement. Pour nous, qui ne connaissons rien des taux de remboursement, nous considérons que c’est de l’escroquerie pure et simple. Je ne vais plus demander un crédit à la banque, même si je reste sans mouton à la fête. Ce père de famille va même accuser les femmes qui, selon lui, sont la racine de tous ces maux dont souffrent les pères de famille à l’approche de la fête de Tabaski.  » Nos femmes sont à la base de tous nos malheurs. Les maris qui désirent satisfaire les caprices de leurs épouses sont obligés d’accepter certaines conditions de la banque. Les fêtes, au lieu d’être des moments de communion et de partage entre les couples, sont plutôt source de disputes et de séparation pour des futilités.  » Le mouton de notre voisin Modou est plus gras que le tien, ses enfants sont mieux habillés entre autres… Telles sont les reproches de nos aimables épouses. Mais elles devraient savoir que le plus important est de faire l’essentiel. Nous sommes prêts à nous sacrifier pour satisfaire leurs besoins, mais elles doivent aussi comprendre que les hommes, pour la plupart, sont des  » gorgorlou (débrouillards), a lâché le père de famille très souriant. Nos interlocuteurs, en majorité, ont demandé à l’Etat de contrôler les banques et les taux qu’elles fixent à leurs clients.