By Cheikh Makhfouz Diop » So Bookul !», qu’est-ce que c’est encore ? Nous y reviendrons plus bas. Mais d’abord, qu’est-ce que c’est qu’un prix littéraire ? C’est naturellement une distinction honorifique décernée à un auteur pour sa bibliographie ou pour un de ses ouvrages. Il en existe aussi pour des textes inédits, ouverts en général aux amateurs de l’écriture littéraire. Le procédé est particulièrement florissant en Europe et notamment en France ces derniers temps. Des prix littéraires essaiment, quelques-uns en grande pompe, et beaucoup pour disparaître deux ou trois ans après de leur belle mort, au grand regret des quelques lauréats de leur courte histoire. L’Afrique n’est pas en reste, tel prix naît aujourd’hui, puis le temps d’un feu de paille disparaît pour laisser place à un autre et ainsi de suite. Le fait est que le concept de prix littéraire fait malheureusement à chaque édition plus de mécontents que d’auteurs heureux. Il est donc plus enclin à susciter des jalousies ; résultat, dans le cas de l’Afrique du moins, des peaux de banane sont très souvent jetées sous les savates des promoteurs de cesprix. Pas seulement par les auteurs mécontents, mais aussi par des rivaux du milieu culturel ou alors simplement ceux qui n’y trouvent pas leur compte. Difficile dans ces conditions de voir un prix littéraire s’institutionnaliser en Afrique. Les prix littéraires  » africains francophones les plus connus sont deux ou trois, et sont décernés en France ou ailleurs en Occident, très souvent à des auteurs africains résidant ou du moins édités outre-Atlantique. Cependant, comme dans beaucoup d’autres domaines, l’Afrique anglophone souffre moins de cette gangrène. Le Nigéria par exemple, preuve parfaite de ce qu’un pays grandit encore mieux et vite avec une culture et notamment une littérature prospère, peut se vanter de quelques prix littéraires dignes d’intérêt et infiniment mieux dotés que les plus grands prix littéraires français. La littérature nigériane, tout comme (ou peut-être même avant) sa musique, son cinéma et son économie, se veut prolifique et conquérante. Nous souhaitons d’ailleurs au passage bonne chance à la dizaine d’auteurs nigérians en lice pour l’édition 2016 des Grands Prix des Associations Littéraires ; le GPAL, ce jeune prix littéraire proudlyborn in Africaqui continue de tenir sa promesse en termes d’internationalité, après avoir donné le ton dès la shortlist de la première édition en 2013 avec deux auteurs français finalistes contre cinq camerounais. READING IS SO BOOKUL pour sa part est un concept qui propose une autre manière de rendre hommage aux hommes de Lettres, notamment en les célébrant comme de véritables stars, comme l’entend la jeunesse. Car le principe cardinal de ce nouveau concept c’est d’intéresser la jeunesse à la Littérature en l’emmenant vers eux, vers leur univers ludique et décontracté,  » rebelle et novateur. Il s’agit encore de montrer aux jeunes écoliers et lycéens que l’on peut également être célèbreet honoré en rendant simplement au livre ce qu’il nous a donné, mais aussi qu’aimer la Littérature est tout à fait compatible avec jouer au foot ou danser sur des rythmes  » wahou !. Pour cela il va bien évidemment falloir rendre hommage aux auteurs, premier devoir d’honnêteté, oui, mais le concept So Bookul !propose de le faire autrement qu’en attribuant des prix ou en distribuant des chèques aux auteurs : READING IS SO BOOKUL propose de les déifier, les placer là-haut, dans le ciel, où, étoiles, est leur place. Le collectif initiateur du projet en dira certainement davantage dans ses prochaines sorties communicationnelles. En attendant, pour plus d’infos, contacter [email protected] Latifa Bieloe, membre du collectif READING ISSO BOOKUL !