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    A quand la délivrance du peuple ?

    1 janvier 1970 by Logitrans0News

    By Pape Matar Ndiaye Un demi-siècle d’indépendance et les besoins primaires et vitaux restent toujours une priorité insoluble sous nos tropiques. Obsession sur le prochain mandat, laxisme coupable des représentants du peuple à l’hémicycle, cynisme exaspérant de l’attelage gouvernemental, corruption cruelle de la magistrature, transhumance diurne et prostitution intellectuelle des élites politiques, telle est la toile de fond du champ politique sénégalais, tant vanté, outre-Atlantique, comme modèle de démocratie. Une scène sur laquelle se sont succédé, en un défilé baroque, quatre chefs d’Etat et de gouvernements entre les mains de qui, le destin de tout un peuple s’est niché un long moment : Ce fut d’abord un poète-assimilé, qui chante la beauté de la femme noire et accroche l’alliance « pour le meilleur et le pire» au doigt d’une femme blanche. Des années plus tard, il confia le pouvoir à son disciple, Abdou Diouf, administrateur zélé à la « foi instable» qui, en 2000, connut le premier soulèvement du peuple sénégalais, éreinté par la misère. L’avocat et fin stratège politique prit le relais et raviva l’espoir dans les cœurs par ses chantiers immenses dans toutes les sphères de la république. Au bout du compte, pour avoir épuisé son jeune âge à la convoitise effréné du pouvoir, le président Wade, au sommet de sa gloire, réduit la république à sa famille, offrant l’opportunité à ses valets de s’enrichir outrageusement. Détournements des deniers publics, tripatouillages institutionnels et dégradation des symboles de la nation coloreront le départ de celui qui était bien partit pour être le Mandela ouest africain. C’est sur ce tableau écœurant de l’attelage libéral en déroute que s’accoudera son successeur pour s’autoproclamer le « messie» né après les indépendances. Le cri de guerre de l’ingénieur n’aura rien d’ingénieux. Fort d’un butin financier démesuré par rapport à ses fonctions cumulées, il se paya le luxe de parcourir plusieurs fois le Sénégal des profondeurs pour s’enquérir de la damnation des populations. Conscient que, désormais, la conscience citoyenne gagne en ampleur au sein du peuple, Macky Sall se vante de ces slogans: « Gouvernance sobre et vertueuse», « transparence et reddition des comptes sur les deniers publics», « déclaration de patrimoine des membres du gouvernement», « équité, égalité et indépendance dans la justice». Des mots, rien que des mots pour séduire un électorat confus. Que nenni ! Après quatre ans de règne, le constat est amer. Nous n’en sommes pas plus avancés qu’hier quant au bien-être social. L’élite religieuse est sciée et la guerre froide instaurée par presse interposée entre familles confrériques. Osons donc le dire! La traque supposée des biens mal acquis n’a pu prospérer pour deux raisons: la transhumance officialisée et le récent rapport fort compromettant pour certains dignitaires au pouvoir. A défaut d’une réforme du système éducatif lapidaire, c’est l’enseignant lui-même qui est traqué de tous bords. Le message est clair, c’est comme si on disait à l’enseignant : « Enseigne, tais-toi et meurs dans la précarité par patriotisme et je ferais tout pour que tes élèves ne t’honorent ou ne t’érigent en modèle parce que, moi l’Etat, je ne te respecte pas». Se targuant d’un bilan avant l’heure, qui se réduit en un centre de conférences improductif, des bourses tape-à-l’œil en deçà des besoins alimentaires mensuels d’un nourrisson et d’un pont (déjà sous les eaux), le « messie» est plus enclin à décimer ses opposants politiques qu’à s’atteler réellement aux multiples priorités d’un peuple assoiffé de bien-être. A coup sûr, un chef qui ignore que la meilleure manière de se venger, c’est de ne pas répondre un coup par un autre coup, n’en est pas un. Et si les plus compétents de ces opposants étaient mis à contribution dans ce vaste élan d’émergence ? Ce serait, sans nul doute, la meilleure manière de les museler… si besoin en est. Hélas, le fondateur de l’alliance pour la république a préféré jeter son dévolu sur de vieux mégalomanes pingres et rancuniers à l’égard d’un peuple qui ne leur a jamais accordé une confiance devant les urnes. Des dinosaures aux idéologies caduques, prêts à tout pour conserver jalousement une retraite politique luxueuse au sommet de l’Etat. Si, du haut de son perchoir à l’assemblée nationale, Niasse le coléreux, a intimé l’ordre de faire don de son parti politique à son bienfaiteur, Tanor l’impopulaire, magnifie son allégeance à sa majesté et s’arcboute, comme à la prunelle de ses yeux, au poste de secrétariat général du parti socialiste. Réfractaire aux ambitions de ses potentiels héritiers, il dégaine le principe égoïste du « après moi, le déluge». Toutes choses qui font qu’aujourd’hui encore, la désillusion est monstre et, sous nos cieux, l’homme politique inspire la répugnance, l’ignominie incarnée, la déchéance de l’être humain dépossédé de ses valeurs cardinales. Pour autant, il serait suicidaire d’abdiquer et ne plus s’engager dans une citoyenneté ardente pour désherber le chemin au véritable messie qui saura à conduire ce pays sur les rails de la félicité. Un chef d’Etat qui ne se dédira pas, par principe, une fois aux commandes. Un Monsieur dont la moralité et le nationalisme élevés échapperont aux griffes affûtés du néocolonialisme. Un berger épris de justice sociale et qui saura confronter ses obligations politiques avec non pas les recommandations de Machiavel, mais les valeurs que sa société et sa religion lui ont enseignées. Quelqu’un qui optera, avec sincérité, pour une éthique au sein d’une politique où l’art de décider s’articulera à cette interrogation : « veux-tu le pouvoir pour le pouvoir ou l’exercice du pouvoir ?». Autrement dit, ton ambition est-elle d’obtenir la puissance ou d’être capable, à travers elle ,de réfléchir, dire et agir afin qu’un chemin vertueux soit tracé pour la cité ? Loin d’être simple à mettre en pratique, cette interrogation souligne le souci d’un chef qui, détenant le pouvoir suprême, continue à s’interroger sur ses propres motivations et intentions plus enfouies. Le fait d’arrêter de polémiquer pour se demander si ce que l’on essaie de créer relève d’une certaine  » bonté et d’un désir d’aider, ou d’une ambition toute personnelle, conduit l’homme politique à se recentrer et marquer un temps nécessaire dans sa prise de décision. Il est clair qu’un tel exercice ne peut être réussi par un souverain, qui consacre sa première nuit au palais à réfléchir sur les moyens d’acquérir un second mandat. Et à son réveil, le cordon ombilical qui le reliait au peuple est coupé et la prison est érigée comme meilleur bouclier contre les citoyens avertis. L’on comprend donc pourquoi la panoplie d’hommes compétents, qui s’offrait au nouveau locataire du palais, au lendemain de la présidentielle de 2012, a été ignorée. A la place, le « nouveau prince» a choisi de s’entourer de ministres fantoches, de courtisans obséquieux, de journalistes verbeux mais véreux, de fonctionnaires cauteleux et d’artistes intrigants. Pendant ce temps, les citoyens, désemparés, se recroquevillent dans des slogans réconfortants du genre « le Sénégal, pays de paix». Une paix abstraite qui ne repose ni sur la justice, ni sur la vérité. Une paix qui entretient la médiocrité et n’engendre aucune prospérité ! En vérité, il ne peut y avoir de paix quand « être le fils de…» l’emporte sur le mérite. Comment donc ose-t-on parler de paix là où règne la discrimination, la misère et le désespoir? Il est clair qu’encore une fois, le réveil du peuple risque d’être plus brutal que celui du lion au sommeil perturbé. Wait and see ! El Bachir Thiam
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