By Fatou Sakho SENENEWS.COM – Arnaque, escroquerie, usurpation, l’association des clients et sociétaires des institutions financières n’y va pas du dos de la cuillère pour dénoncer le système bancaire sénégalais. Dans une interview accordée à Senenews.com, le président de ladite association, Famara Ibrahima Cissé fait des déclarations fracassantes sur la gestion nébuleuse et frauduleuse des banques au Sénégal. SeneNews : Est-ce que votre lutte porte ses fruits ? Tout d’abord, il faut souligner que le contrat qui lie le client à la banque n’est pas équilibré. C’est une convention où la banque est une puissance financière qui a tous les moyens au moment où le client est laissé pour compte. La lutte porte bien ses fruits, et au niveau de nos sièges nous recevons énormément de plaintes par jour contre telle ou telle institution financière. Après avoir reçu ces réclamations, nous les traitons à notre niveau avant d’envoyer une note directe à la banque pour recueillir son avis. Nous sommes en discussion permanente avec les institutions financières. Si nous pouvons la caricaturer, la banque est un simple commerçant qui vend de d’argent. Elle achète cet argent à la banque centrale à un taux de 2,5% pour le revendre à sa clientèle à un taux de 14 à 15%.. Selon M. Cissé il existe des banques qui dépassent largement le taux plafonné à 15%. Et ceci sous l’impunité totale de la banque centrale. Il existe des banques qui dépassent largement le taux plafonné à 15% SeneNews : Comment la banque centrale protège t-elle les institutions bancaires ? Au delà du taux exorbitants, les banques auraient d’autres moyens de soutirer illicitement de l’argent à sa clientèle. Il existe selon Famara Ibrahima Cissé trois à quatre procédures pour sucer le sang des clients. Il y a entre autres la vente de crédit, le service est aussi vendu, mais aussi et surtout le défaut de paiement est facturé à la clientèle. C’est tout un arsenal de magouille que les institutions bancaires font subir aux clients, et sur ce, la banque centrale passe l’éponge en échange de je ne sais quoi. Cette même banque qui est censée sévir les cas d’extrême arnaque est allé même jusqu’à délivrer des quitus de satisfécit à des banques de la place. Alors que ces banques ne respectent en rien les 19 mesures de gratuité que sont l’ouverture de compte, le relevé bancaire, l’information etc. Il faut comprendre par information le message ou le mail que la banque transmet à son client après chaque transaction. Ce message est évalué à 875 francs. L’Association des Clients et Sociétaires des Institutions Financières (Acsif) exige à cet effet l’audit immédiate de la banque centrale. Au Sénégal, pour quitter une banque et aller dans une autre, le client est obligé à payer la somme de 175 500 francs CFA. Des banques comme Ecobank obligent ses clients de payer les cartes gab qui ne sont rien d’autre que des services. On a jamais vu un service obligatoire. SeneNews : Quelle différence y-a t-il entre une banque et une micro finance C’est vrai, il faudra aussi faire la différence entre une banque et une micros-finance. Les premier cités sont au nombre de 23 et 2 établissements financiers à caractère bancaire au Sénégal. Alors que le dernier recensement réalisé par la banque centrale révèle qu’il y a 218 micro-finances, au delà desquelles évoluent des clandestines. Dans ces petites institutions financières, l’arnaque et l’escroquerie font le cumule  » Dans les micro-finances, le taux est plafonné entre 22 et 24% ». Les micro finance appauvrissent plus qu’elles n’enrichissent les populations rurales. Même le Bengladesh, pays précurseur de la micro finance avec Mouhamed Younoush peine à sortir de la pauvreté. Donc ces petites institutions financières ont raté leur vacation qui n’est autre que faire sortir de la précarité quotidienne les couches défavorisées.  » Les pauvres, avec un taux de 22 à 24% payent pour les plus riches qui, par contre paient un taux de 12 à 14% ». SeneNews : Le dernier message que vous voudriez lancez? Cette publicité mensongère au niveau des banques doit cesser. Aujourd’hui les institutions bancaires racontent qu’elles vont faire des taux de 5% ou 7%. Ce qui reflète le caractère mensonger de nos banques. C’est le TEG qui reproduit textuellement et intégralement le montant réel et devrait être affiché sur tous les documents. De nos jours, on parle même taux effectif global annuel. Nous avons beaucoup insisté sur le délai de réfraction qui, en France est de 10 jours et de 15 jours en Allemagne. Ce délai de réfraction consiste à donner au client le temps nécessaire pour lire l’intégralité du document afin de pouvoir approuver et signer le contrat. Mais malheureusement au Sénégal on ne voit que lu, approuvé alors que le client ne connait même pas les différents points du document. Interview réalisée par Fatou Sakho