By Khalifa Ababacar Gaye De la première génération des cinéastes sénégalais, Momar Thiam est auteur d’une carrière on ne peut plus aboutie. Grâce à son talent d’artiste, de photographe notamment, il assiste aux plus grands évènements de notre jeune république qu’il immortalise avec des clichés dont lui seul a le don. Doyen des cinéastes à la fin de sa vie, il décède le 18 août 2014. Momar Thiam est un cinéaste de la trempe d’Ousmane Sembène, même si ce dernier est plus connu que lui au niveau des profanes. Au sein des acteurs du monde cinématographique, Thiam demeure un pionnier aux qualités innombrables. Né le 24 septembre 1929, il étudie à l’école de Thionck avant de travailler au service cinéma du ministère de l’Information en tant que photographe. A la fin de l’année 1959, il se rend en France, à Saint-Maur et Saint-Cloud plus précisément, pour une formation de caméraman. Ce qui lui permet d’intégrer dès son retour les Actualités sénégalaises créées en 1960 par le président Léopold Sédar Senghor. Momar Thiam devient ainsi le Premier caméraman sénégalais à intégrer les Actualités sénégalaises, et partant l’un des précurseurs du cinéma sénégalais. Parmi ses chefs d’œuvre en tant que cameraman, les images de l’inauguration de la grande mosquée de Touba en 1963 par le président Léopold Sédar Senghor et le khalife général des mourides, Serigne Fallou Mbacké; celles à Kidira marquant la réconciliation entre Senghor et le président malien Modibo Keïta après l’éclatement de la Fédération du Mali; de la première tournée de Senghor en Casamance en 1963 ou encore la pose de la première pierre du Théâtre national Daniel Sorano, pour ne citer que celles-ci. En 1964, Momar Thiam quitte les Actualités sénégalaises et se consacre à la photographie. A cet effet, il immortalise les temps forts du premier Festival mondial des Arts nègres en 1966. Sans transition, il s’oriente vers le cinéma où il réussira à réaliser plusieurs productions: ‘La lutte casamançaise (1968),La Malle de Maka Kouli (1969),Karim ‘(1971), et Baks considéré comme son meilleur film produit en 1974. Président de l’Association des cinéastes qu’il dirige pendant cinq ans (1987-1992), Elhadji Momar Thiam décède le 18 août 2014 à l’âge de 84 ans.