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    De l’Ethiopie à la Zambie, le parcours contrarié de jeunes migrants qui rêvaient d’Afrique du Sud

    1 janvier 1970 by Logitrans0News

    By Mouhamadou Dieng Sur sa ceinture, Salamo ( tous les prénoms ont été modifiés) a tracé au stylo bleu le numéro de téléphone de son frère. Celui qui vit en Afrique du Sud d’où, depuis huit ans, il envoie de belles sommes d’argent à Noël et à Pâques. L’aîné a même pu se faire construire une maison au village, dans le sud de l’Ethiopie. La dernière fois qu’il l’a appelé, Salamo était dans une prison en Zambie, à 1 500 km et deux frontières de son frère. L’adolescent de 15 ans venait de passer près de six mois sur les routes, il avait dormi dans des forêts et des dortoirs poisseux, traversé trois pays à pied, à l’arrière d’une moto ou caché dans un minibus.  » Je regrette d’être parti, bien sûr. » En 2015, sur les 6 694 Ethiopiens rapatriés, le centre a vu passer 593 mineurs. A la mi-2016, ils étaient 269. Combien prennent-ils la route chaque année ? Difficile à dire.  » Nous n’avons pas de données sur les gens qui empruntent des canaux illégaux », admet Maureen Achieng, représentante de l’OIM en Ethiopie et auprès de l’Union africaine.  » Mais il semble que de plus en plus de mineurs migrent ainsi. » On sait seulement que les routes migratoires africaines sinuent sur le continent, en débordent rarement, contrairement aux idées reçues en Europe. Pour les Ethiopiens, l’Afrique du Sud est une destination rêvée.  » C’est mon frère qui a payé pour mon voyage », poursuit Salamo. Combien ? Il n’en sait rien. Pas plus qu’après le Kenya, la Tanzanie et la Zambie, il fallait encore traverser le Zimbabwe, ou le Malawi et le Mozambique suivant les réseaux de passeurs. A mi-parcours, il avait déjà été entre les mains d’une poignée d’entre eux. Mis à part quelques jours d’errance en Zambie, ceux-ci avaient assuré le passage des frontières quasiment sans encombre à des groupes entiers de candidats au départ.  » C’est triste à dire, mais des fois les passeurs sont bien mieux organisés que les gouvernements », reconnaît Maureen Achieng. Salamo a été arrêté avec d’autres Ethiopiens, dont quatorze mineurs, par des policiers zambiens trop gourmands pour le budget des passeurs. Il a ensuite séjourné un mois en détention avant que l’OIM ne puisse prendre en charge son rapatriement en Ethiopie. De retour au village, de nouveau, il gagnera sans doute un peu d’argent en vendant des bananes. Environ 2 000 birrs (80 euros) les bons mois. Peut-être tentera-t-il encore sa chance vers l’Afrique du Sud. Il promet qu’on ne l’y reprendra plus. L’Europe ? Il ne l’a jamais envisagé.
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