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    Les rideaux sont tombés sur le procès de Habré: quels enseignements peut-on en tirer?

    1 janvier 1970 by Logitrans0News

    By Abdoulaye Fall SeneNews.com- Ca y est ! L’omerta est levé sur le sort de l’ancien président du Tchad Hissène Habré. Après un long procès jalonné par de nombreuses péripéties, ce qu’il est convenu d’appeler le procès Habré vient de connaitre son épilogue, sous réserve des voix de recours ouvertes à Habré. Ce long feuilleton judiciaire se termine par une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’ancien homme fort du Tchad. Les Chambres Africaines Extraordinaires viennent de reconnaître la culpabilité de Habré pour crimes contre l’humanité, de torture et de viols lors de la répression menée lorsqu’il était à la tête de son pays entre 1982 et 1990. Si du côté des victimes et des organisations des droits de l’Homme, on se félicite de la portée symbolique de cette décision, les partisans du condamné quant à eux y voient un rayonnement de la France-Afrique. Mais au-delà de ces appréciations dictées, quelques fois, par des positions partisanes quels sont les enseignement qu’on peut retenir de ce procès? L’ Afrique juge pour première fois un ancien chef d’Etat africain … Si pendant longtemps la Cour Pénale Internationale (CPI) s’était arrogé le droit de juger les anciens chefs d’Etat africains, cette décision des Chambres Africaines Extraordinaires consacre la naissance d’une nouvelle donne dans l’histoire de la justice internationale. En effet, pour la première fois, un ancien chef d’Etat africain est jugé en Afrique. C’est aussi la première fois au monde que des juridictions d’un pays jugent le chef d’Etat d’un autre pays pour des crimes contre l’humanité. L’Afrique serait-elle entrain de se débarrasser du Joug de la Cour Pénal Internationale ( CPI? En tout cas, un premier jalon vient d’être posé. Pourquoi le Sénégal a pu juger Habré ? Cela peut sembler fort incongru que le Sénégal puisse juger Habré alors que ce dernier n’est pas Sénégalais et n’a pas non plus commis les crimes à lui reproché en terre Sénégalaise. Pourtant, il existe bien un soubassement juridique à cet état fait. En effet, c’est au nom de la « compétence universelle » que les Chambres Africaines Extraordinaires ont pu juger l’ancien président Tchadiens Hissène Habré. Ce concept-clé de la justice internationale renvoie à la possibilité d’engager des poursuites contre une ou plusieurs personnes en dehors du pays où les crimes graves ont été commis. A la suite d’une plainte déposée contre lui, Hissène Habré a donc été jugé au Sénégal, le pays où il réside depuis son exil en 1990. Quant à la CPI (Cour pénale internationale), elle n’était pas habilitée à juger l’ancien homme fort du Tchad parce que sa compétence se limite aux crimes commis après 2002, date à laquelle son statut est entré en vigueur. Peut-on parler d’un procès juste? Si au bout du compte, Habré reste le seul à payer les pots cassés, il faut dire qu’il n’était pas le seul concerné par ce procès historique. En effet, le procureur avait requis l’inculpation de cinq officiels du régime parmi lesquels, deux anciens directeurs de la DDS (la police politique), un ancien directeur du service pénitencier, un tortionnaire et un ancien conseiller spécial à la sécurité de la présidence. Aucune comparution de ces derniers. Les deux premiers ont été jugés au Tchad qui a refusé de les extrader et les trois autres n’ont pas été arrêtés. Le principe sacro-saint de l’égalité de tous devant la loi reste alors violé.  » Le chef d’orchestre de la répression » au Tchad reste solitaire dans son sort qu’il devait pourtant partager avec d’autres responsables. Idriss Déby Itno, l’absent le plus présent lors du procès Même s’il n’a pris part au procès, son nom ne cessait de retentir dans les locaux du palais de justice de Dakar. Quoi de plus normal d’ailleurs eu égard au rôle clé que jouait celui-ci lors de la commission des crimes reprochés à Habré. En effet, Idriss Déby Itno commandait l’armée d’Hissène Habré pendant la période du  » septembre noir », en 1984, quand les populations du sud du pays ont été réprimées. Son rôle dans ce procès reste toujours un mystère. Les victimes restent toujours sur leur faim relativement à la place de Déby dans cette affaire. Quid du soutien des Etats-Unis et la France au régime Habré? C’est un secret de polichinelle que les Français et les Américains considéraient le Tchad comme une solution à la Libye de Kadhafi. Leur soutien à l’ancien président du Tchad en termes d’armement ,de logistique et de renseignement reste largement admis. Cet aspect du procès reste toujours une nébuleuse. Ce qui entache ce procès symboliquement chargé pour l’Afrique. Abdoulaye FALL [email protected]
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