By Mangoné KA Si le vote de cette loi interdisant au député démissionnaire de son groupe parlementaire de rejoindre un autre groupe entre dans le cadre de la promotion de l’éthique dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale (clap clap clap), ceci équivaudrait à une condamnation de la transhumance, qui est pourtant chantée et que d’aucuns défendent prétextant une liberté d’association garantie par la constitution. Ce qui est valable sur ce chapitre devrait tout aussi l’être sur d’autres. Il ne faudrait pas, pour renforcer son parti, faire l’apologie d’une certaine pratique et faire sa diatribe lorsqu’il s’agit de jouer un jeu perfide avec des calculs bassement politiciens. On ne peut pas refuser cette liberté à l’élu du peuple et le permettre à ces  » mercenaires spécialistes des girouettes et pirouettes en tout genre, pour toujours aller dans le sens du vent ou au gré de nos petits et cupides intérêts. Le Sénégal vaut plus que ces vilénies! La République mérite bien plus, bien mieux que ces pratiques moyenâgeux, qui n’honorent en rien ceux qui en sont les précurseurs et tous ces députés qui tel des esclaves qui refusent d’être affranchis, se ligotent pour faire preuve de docilité vis à vas de leurs maîtres. Le parlement est un pouvoir à part entière et ne saurait être aux basques de l’Exécutif, au risque de ne point jouer le rôle ô combien important, qu’est le sien. Le Président ne gagne rien ou plutôt, est même desservi par ce comportement de laudateurs zélés ou autres partisans pour qui le chef a toujours raison ou ne se trompe jamais. On peut crier à hue et à dia qu’il est très beau, mais affirmer qu’il est le plus beau d’entre nous ne saurait être une parole d’évangile. En outre, il est vital que le parti au pouvoir fasse une lecture froide et judicieuse de la géopolitique nationale afin d’éviter de tomber dans le même piège que ses devanciers. En 98, le PS d’un président Diouf(dans sa bulle) n’avait pas su lire avec objectivité les résultats des élections législatives aux cours desquelles, il avait vu l’opposition remporter le scrutin dans la quasi-totalité des grandes villes du pays; le PDS d’un vieux Wade obnubilé par son maintien au pouvoir pour ne pas dire sa supposée volonté de transmission monarchique d’un pouvoir pourtant gagné dans les urnes n’a pas non plus su avoir une lecture juste et judicieuse de ce rendez-vous d’avant présidentiel lors des élections municipale des 2012. La suite de ces contre-performances électorales a été funeste pour ces grands partis de plus de vingt ans d’existence sur la scène politique nationale. Qu’en sera-t-il de ce parti né des flancs du PDS il y a tout juste cinq petites années ?Les mêmes causes, conduisant inévitablement aux mêmes effets, il ne serait pas surprenant que le même sort lui soit réservé, à moins que l’APR apprenne des erreurs des autres, de la même manière que le Président Sall a, semble-t-il, appris des manquements de son ancien camarade de parti, en l’occurrence Idrissa Seck. Un chef a plus besoin de conseillers lucides qui ne sont mus que par le seul désir de le voir réussir, un patriotisme béat, mais aussi un talent certain et non d’opportunistes à souhait ou de thuriféraires soucieux d’avantages et de prestiges et qui vous tourneront sans scrupule le dos, une fois que vous serez loin des lambris dorés du pouvoir. Où sont ceux qui ne semblaient vivre que pour le Président Diouf ? Combien sont ils à ne voir que maintenant la face hideuse d’un Président Wade qu’ils ont pourtant soutenu jusqu’à ce que le pouvoir les sépare ? Où sont-ils ceux qui leur ont fait croire qu’on est dans le meilleur des mondes possibles ? Ce qui a fait perdre le pouvoir à tous ces messieurs n’épargnera pas le Président Sall. Par ailleurs, une lecture sereine de la situation politique nationale permettrait de comprendre que l’APR tout seul réussira difficilement ce que MACKY 2012 n’a pas su faire (gagner les élections à lui tout seul). En effet, il est peu probable que quiconque puisse gagner les élections au 1er tour. Il est donc vital pour le régime actuel d’éviter le syndrome qui a fait perdre le pouvoir à ses devanciers en faisant le plein de voix possibles au 1er tour ; pour se retrouver en face d’une opposition qui fera bloc au tour du candidat de l’opposition le mieux placé. Le Président Sall devrait dés lors calmer les ardeurs de ces partisans du moment qui, quoiqu’on puisse penser sont des nains politiques. La preuve est la déculottée qui leur a été administrée au soir des dernières élections locales. Et s’il doit se séparer un jour de ses alliés, la manière serait bien importante car déterminante pour la suite des événements. En bon politicien, il semble l’avoir compris contrairement à ces  » amis qui ont cette propension à tirer sur tout ce qui semble ramer à contre courant, à montrer une image peu reluisante du pouvoir à travers cette proposition de loi rétrograde et même cette propension qu’ont certains d’entre eux à faire étalage d’une richesse indécente. La réalité est que 200 000 familles bénéficient d’une bourse de solidarité, la réalité est que 40% des ménages vivent sous le seuil de pauvreté. Ces chiffres sont effarantes et démontre à souhait de l’ampleur de la tâche. Il y a donc lieu, (et c’est le plus important) de solutionner les problèmes des sénégalais, de trouver des remèdes à leurs maux. C’est la meilleure communication possible, bien meilleur que de vagues slogans, bien creux. Si tant est que vous aimez le Président Sall, faîtes lui une description juste de la situation politique et sociale, aidez le à présenter un bilan correct et laissez le avec ces alliés ! Alioune Badara Bèye [email protected]