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    Quand Molière déserte l’espace universitaire

    1 janvier 1970 by Logitrans0News

    By El Bachir Mbacké Ndiaye SENENEWS.COM – “Sose” (Chose), “sousqu’à” (jusqu’à), “succhéchion” (succession)… Si “Lux mea lex ” (la lumière est ma loi) est le slogan de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, aujourd’hui cette lumière tend vers l’obscurité. La langue de Molière qui est la langue officielle et officieuse de travail dans toute activité au sein de l’Université est reléguée au second plan par les étudiants. Nous sommes sur le hall de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Cette faculté est censée être le lieu idéal pour une bonne maîtrise de la langue française. A gauche se trouve le département des lettres Modernes. En face du tableau d’affichage une foule d’étudiants s’intéresse au calendrier d’examens. Parmi eux, un étudiant en licence 3. Lunette de soleil bien serrée au visage, Daouda Diène donne son avis sur la crise universitaire. « Nous ne sommes pas ici pour s’arrêter nos études», dit-il. Une phrase qui sonne mal à l’oreille. Pourtant, il est à l’aise lorsqu’il parle, ne se rendant même pas compte de la grosse faute qu’il venait de commettre. Interpellé sur la baisse de niveau de la langue chez les étudiants, il ne se gêne pas lorsqu’il pointe un doigt accusateur sur les professeurs du moyen secondaire. Selon lui, ces professeurs ne maîtrisent pas certains exercices littéraires comme le commentaire de texte ou la dissertation. Notant que ces maîtres n’arrivent pas à “emmagasiner” les connaissances nécessaires, Diène clame :ils ne peuvent pas “embagasiner”. C’est dire qu’à l’université et principalement à la faculté des lettres, faire une faute est devenue la règle, ne pas en commettre est l’exception. Les étudiants, entre le masculin et le féminin, il n’existe pratiquement pas de différences. Certains te diront ‘’son licence »,‘’le même université » ; ‘’le condition », entre autres.Une visite sur les lieux ayant permis de remarquer que les apprenants au temple du savoir ont d’énormes difficultés de prononciation. Deux étudiants rencontrés respectivement au département d’histoire et à la faculté de droit prononcent “sose” en lieu et place de chose. C’est encore pire quand penser devient “pencher” ; passer se dit “penser” ; jusqu’à “sousqu’à” et succession devient “succhéchion”. A cela s’ajoutent les problèmes de construction d’une phrase correcte. “si tu les pri cet argent là” ou encore“ ce que je ne serais pas d’accord”. Parfois les auxiliaires avoir et être se permutent “j’en ai parfaitement d’accord. Il arrive qu’on ne parvienne même pas à saisir le sens de la phrase. “Personne n’est donné à aller en master”. Que voulait-il dire? Face à ce problème de maitrise de langue de Molière, les professeurs n’ont pas manqué de donner leurs avis. La première remarque faite ce professeur qui laisse apparaître la rigueur d’un donneur de savoir, une montagne de feuilles d’examens entre les mains se veut clair lorsqu’il fait des affirmations : « Les étudiants n’ont pas l’habitude de s’exprimer en français. Ils se forment en petits groupes d’ethnie, les Sérères parlent leur langue entre eux. Les peulhs font de même, idem pour les Mandingues et le reste parlent Wolof». Pour ce professeur camerounais enseignant au département d’espagnol, quant il corrige une dissertation, il a l’impression que l’étudiant traduit d’abord dans sa langue maternelle avant de faire la traduction en français et enfin l’écrire en espagnol. Véritable long trajet. A l’en croire, les étudiants ne lisent que par obligation». Pour la plupart des étudiants, ils ne maîtrisent même pas les œuvres qui sont au programme. Il est vrai que le français n’est pas notre langue maternelle, mais il demeure tout de même notre langue de travail. Donc, il est nécessaire de veiller à sa bonne maîtrise. Fatou Sakho (Stagiaire)
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