By Siré Diagne Monsieur le Ministre, Grande a été la surprise de vous entendre nier l’existence du rapport du FMI classant le Sénégal comme le 25e pays le plus pauvre au monde. Vous niez l’évidence et fuyez la réalité pour tenter de masquer votre responsabilité dans cette défaite totale de notre économie. En effet, depuis que vous êtes en charge de l’Economie, des Finances et du Plan de notre pays, vous avez été incapable de concevoir, planifier et mettre en œuvre un modèle économique conforme à nos réalités, nos intérêts et nos potentialités. Vous poursuivez allègrement la logique budgétaire de vos prédécesseurs : collecter des impôts et taxes, et payer des salaires et dettes. L’économie de traite extravertie, léguée par le colonisateur, caractérisée par la monoproduction arachidière archaïque, l’importation de tous nos besoins, l’absence d’industries et le mépris de nos ressources humaines confinées dans l’informel, est toujours de rigueur. Notre démographie galopante n’ayant aucun répondant économique ne peut que sécréter toutes sortes de contradictions d’un pays gâté par la nature en ressources naturelles mais incapable de satisfaire totalement le moindre secteur : éducation, santé, habitat, transport, énergie, nourriture sont en souffrance chronique. Une économie performante a une mesure toute simple : la création d’emplois. Notre économie n’en génère pas et le chômage et le sous-emploi d’un pays jeune à 80% sont endémiques. Si les autres travaillent et que nous ne travaillons pas, par quelle alchimie voulez-vous que nous ne soyons pas derniers de la classe ? Vous avez toute la latitude de faire la politique de l’autruche pour sauver votre emploi car vous savez que ce classement appelle votre démission ou votre limogeage pour insuffisance de résultats et ternissement de l’image du Sénégal. Permettez-nous une simple petite question : puisque vous niez ce classement, quelle est, selon vous, le bon classement de l’économie du Sénégal par rapport au reste du monde ? Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments patriotiques. Mamadou Sy Tounkara